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Les joueurs du Mexique sont-ils frappés d’une malédiction au moment des tirs au but? Cette question, qui taraude depuis plus de dix ans les supporteurs de l’équipe mexicaine, un psychologue, expert ès-football, en a fait un essai : “La malédiction des tirs au but… et son exorcisme”.
Ce fut l’élimination du Mexique face à la Bulgarie (3 tirs au but à 1 en 8e de finale), à cause de ces funestes coups de pied arrêtés par le gardien bulgare lors du dernier Mondial aux Etats-Unis en 1994, qui a décidé le docteur Octavio Rivas à se pencher sur cette question hautement épineuse.
Spécialiste de psychologie sportive et conseiller de nombreuses équipes de football, le Dr Rivas se demande donc, tout au long de ce livre de 130 pages publié il a trois ans, pourquoi “nous, les Mexicains, nous ne sommes pas très bons pour marquer les tirs au but, lorsqu’il s’agit de conclure un match dans une compétition internationale”. Les causes, selon lui, sont à rechercher d’abord dans le fait que les Mexicains, contrairement par exemple aux Italiens, tendent à négliger l’ “entraînement mental”, fondamental pour affronter la surcharge maximale de stress qui survient lors de cet exercice.
Influence négative
De plus, fait remarquer l’universitaire, des millions de Mexicains, dans le stade ou devant leurs téléviseurs, étaient persuadés que leurs joueurs favoris allaient flancher devant le gardien bulgare, comme en 1986 lors du match contre l’Allemagne au Mondial mexicain, également perdu aux tirs au but (4 à 0, en quarts de finale).
Ces millions d’êtres humains, qui “émettent des ondes quantiques et/ou des particules atomiques”, n’ont pu avoir qu’une influence négative sur les joueurs, explique-t-il.
D’ailleurs, circonstance aggravante, cette “masse critique” a été encouragée par les commentaires ironiques des journalistes, qui ont même donné aux joueurs mexicains le surnom insultant de “rats verts”. D’où l’appel du psychologue sportif aux patriotes amateurs de football pour venir rejoindre les rangs des “supporteurs triomphants” : “Lorsqu’une sélection mexicaine se voit obligée une fois de plus à conclure un match au moyen des tirs au but, ‘désire’ de manière fervente que nos joueurs réussissent leurs buts, en ‘visualisant’ dans ton esprit la manière dont chaque tir secoue les filets”, écrit-il. Cependant, comme l’a fait observer judicieusement un ami de l’auteur, le meilleur moyen pour ne pas perdre aux tirs au but est de gagner durant le temps réglementaire. “Sage commentaire”, conclut M. Rivas.