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L’équipe d’Italie (groupe B) a une âme qui cherche encore un corps à trois jours de ses débuts en Coupe du monde contre le Chili, jeudi après-midi à Bordeaux. Le sélectionneur Cesare Maldini ne tarit pas d’éloges sur l’état d’esprit de “joueurs qui se connaissent bien et s’apprécient, puisqu’ils ont participé à presque tous les matches de qualification”. Et maintenant, un joueur de grande classe, Roberto Baggio, s’est joint au groupe”, remarque-t-il.

“Cesarone”, 66 ans, est d’ailleurs un père, non seulement pour son fils et capitaine Paolo, mais pour beaucoup d’autres (Del Piero, Inzaghi, Vieri, Nesta, Cannavaro) qu’il a élevés à sa cour des moins de 21 ans, victorieuse de trois titres européens consécutifs de 1992 à 1996.

Cette paternité implique un système et des devoirs pour les élus. Cesare Maldani est un père omnipotent qui n’accepte pas la contradiction. Ainsi, Gianfranco Zola, le petit Sarde, a été évincé pour avoir publiquement contesté les choix tactiques du “commissario tecnico” après un nul blanc face à l’Angleterre à Rome.

Ticket refusé

Maldini père est un conservateur, qui place la fidélité au-dessus de toutes les qualités. Depuis des lustres, il fréquente la même table d’un restaurant milanais et tout est à l’avenant. Dans ses choix tactiques, on retrouve la même obsession. La Squadra doit jouer avec un libero, deux attaquants dissembables, la tour (grand gabarit) et le cheval-léger. Le sélectionneur considère donc comme hérétique quiconque suggèrant le ticket Del Piero-Roberto Baggio. Les talents “s’additionnent rarement, car il y a d’autres considérations à prendre en compte”, répond Cesare Maldini.

Après les années Sacchi et ses théories hermétiques à la masse des tifosi, Maldini, formé au “Calcio” des années 1950, a redonné goût à la Squadra dans la botte. “Il y a beaucoup plus de tranquillité autour de cette équipe que celle qui avait participé au Mondial précédent”, estime ainsi le gardien Gianluca Pagliuca.

Mais si elle bénéficie d’un fort courant de sympathie, la “nazionale” ne séduit pas. Les derniers matches amicaux ont mis en évidence un milieu de terrain aboulique et déconnecté des attaquants. “Contre la sélection de l’Oise, les attaquants ont été sifflés neuf fois hors-jeu, ce qui signifie un manque inquiétant de synchronisation”, souligne un journaliste italien.

La Squadra n’a pas, non plus, de Zidane et d’Ortega pour éclairer un milieu à forte tendance défensive. “Le problème de l’entre-jeu est de retrouver de la lucidité et de la vitesse”, rétorque le sélectionneur, qui n’a jamais refusé sa confiance à Dino Baggio, Albertini et Di Matteo. Comme il l’a maintenu au trio Maldini-Costacurta-Albertini, qui a sombré avec le Milan AC en Championnat. En désignant quelques autres comme favoris de la compétition, le Brésil et la France notamment, Cesare Maldini complète son oeuvre de discrétion. Paolo est plus explicite : “Le résultat minimum est au moins la demi-finale”.

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