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L’Argentine de Daniel Passarella veut résolument tirer un trait sur le passé médiatique de l’ère Maradona. Le “kaiser” argentin maintient en France ses consignes de “professionnalisme, sérieux, humilité et sacrifice”, plaçant l’un des favoris du Mondial à l’opposé du show médiatique orchestré par son grand rival brésilien.

En isolement total au coeur d’un complexe sportif en pleine campagne près de Saint-Etienne, retranchés derrière 1,2 km de hautes bâches, les 22 Argentins sont étroitement surveillés par l’élite de la gendarmerie française et par un entraîneur intransigeant qui leur impose la discrétion la plus absolue.

Ils sont arrivés mardi soir à l’Etrat (Loire), village huppé de 2500 habitants de la banlieue stéphanoise.

En dehors d’une conférence de presse mercredi soir, joueurs et entraîneur étaient invisibles pour les 150 à 200 journalistes sud-américains qui rivalisent de subtilités pour tenter de filmer ou photographier.

Le Centre de formation aux métiers du sport, seul complexe sportif intégré de France, d’où une sélection n’aura jamais besoin de sortir, constitue un cirque entouré de collines sur lesquelles sont perchées de magnifiques résidences, dont les propriétaires se frottent les mains. Leurs balcons ou terrasses leur ont été loués par les télés argentines 15 à 20.000 francs pour les six semaines pendant lesquelles la sélection restera à l’Etrat si elle va en finale.

Camp retranché

Il y a deux semaines, ces Stratiens ne faisaient pas mystère de leurs tractations. La propriétaire d’un beau domaine se vantait d’avoir “trouvé un accord à 15.000 francs”, après en avoir demandé 24.000 aux représentants de Canal 2. Aujourd’hui -crainte du fisc ?-, portes et bouches restent closes. Mais les objectifs de caméras fleurissent sur les balcons à la moindre sortie des “ciel et blanc”. Au Centre, scrupuleusement arpenté par gendarmes en tenue et neuf permanents en civil de l’escadron d’élite des parachutistes de la gendarmerie-, on a été obligé, sur demande de Passarella, d’ajouter, au 1,2 km de bâches vertes hautes de 2,50 m qui ne suffisent plus, un modèle de 3,50 m autour du terrain le plus retranché. Le maire de la commune, Yves Moran, prend ce “black-out” avec philosophie : “On ne sait rien de leur programme, on ne peut pas les approcher”.

Personne ne connaît les dates d’entraînements publics, que le CFO impose à raison de deux avant chaque rencontre. Mercredi soir, en choeur derrière leur entraîneur, harcelé par les questions des journalistes argentins, les 22 sélectionnés répétaient en leitmotiv qu’ils étaient venus pour gagner le Mondial et que tout serait mis en oeuvre pour qu’ils le fassent dans la plus grande quiétude.

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