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Il a suffi d’un communiqué légèrement trop pessimiste pour que le Chili, par presse interposée, se mette à frémir:
Ivan Zamorano, absent dimanche à l’entraînement, allait-il jouer le premier match du groupe B du Mondial contre l’Italie, jeudi à Bordeaux ? En fait, “Bam Bam” était bien présent à la séance de lundi, ses “bobos”, un coup sur un genou et une ampoule à un pied, déjà oubliés, mais une dent bien affutée contre la presse. “Je regrette l’irresponsabilité des médias qui diffusent des informations généralement fausses”, a-t-il lancé.
Dans l’encadrement technique chilien, on était prêt à voir dans cette péripétie une offensive italienne de “guerre psychologique”, avant que l’origine véritable de l’information, le Comité d’organisation, ne soit connue.
Il faut dire que Zamorano est à la fois le buteur, le capitaine et le symbole à l’étranger de l’équipe andine, surnommée “la Roja” (la rouge) en raison de la couleur de son maillot. C’est à lui, et au duo de choc qu’il forme avec son compère de l’attaque Marcelo Salas, que le Chili doit sa qualification miraculeuse pour le Mondial, après un départ catastrophique. “Bam Bam” avait inscrit 12 des 32 buts de la phase qualificative.
Rebondir
Le “goleador” au visage d’Indien est également le seul à avoir accompli une grande carrière en Europe, en Suisse (Saint-Gall), en Espagne (Séville, Real Madrid) puis à l’Inter. C’est également lui qu’a choisi le journal italien La Gazzetta dello Sport pour présenter ses coéquipiers au public transalpin dans une chronique hebdomadaire.
Pourtant, Zamorano a besoin de ce Mondial pour rebondir. Sa saison à l’Inter Milan, qui l’a cantonné au banc des remplaçants pendant les deux tiers des matches, a été plus que laborieuse, du moins jusqu’à la finale de la Coupe de l’UEFA contre la Lazio Rome le 6 mai (3-0). Ce jour-là, Zamorano avait marqué le premier but et donné le deuxième, devenant ainsi le premier Chilien à remporter une Coupe d’Europe. A 31 ans, outre sa carrière personnelle, c’est aussi l’image de son pays qu’il défendra pendant son premier Mondial. Il a répété dimanche que l’essentiel était d’offrir “un résultat digne” à ses compatriotes. N’avait-il pas dit un jour : “Jusqu’à récemment, quand on croisait un Chilien en Europe, on disait : ‘Chilien? Ah, c’est Pinochet!’ Maintenant, on dit plutôt: ‘Chilien? Ah, c’est Zamorano !”.