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“Nous travaillons très sérieusement, nous ne sommes pas là pour plaisanter ni faire la fête”. Le milieu de terrain Fitzroy Simpson donne le ton: la Jamaïque n’est pas venue en France pour faire de la figuration. On les attendait pour faire la fête, on pensait qu’ils apporteraient une touche de fraîcheur. Il n’en est rien. “Nous avons quelque chose à prouver au reste du monde”, affirme au contraire le capitaine Warren Barrett à quelques jours du début de la compétition. “Nous ne sommes pas ici en touristes”, confirme Simpson lorsqu’on lui demande s’il ne regrette pas de ne pas avoir l’occasion de sortir de l’enceinte du Chateau d’Arc-en-Barrois, où les Reggae Boyz ont élu domicile jusqu’au 25 juin.

Le sélectionneur brésilien René Simoes entend, en effet, mener ses troupes en ordre de bataille et dans la plus grande discipline. Ainsi, en dehors des entraînements, interdiction de sortir du chateau d’Arc. “C’est une question de sécurité”, assure Barrett pour expliquer à sa façon l’isolement des Reggae Boyz.

Tandis que d’autres équipes ne craignent pas le contact avec la population dans des grandes villes, comme à Bordeaux où la sélection chilienne (groupe B) n’a pas hésité à se promener dans les rues du centre-ville, les Jamaïcains semblent craindre les 870 habitants d’Arc-en-Barrois, un village à une vingtaine de kilomètres de Chaumont. “Il est normal que nous soyions préoccupés par les questions de sécurité”, ajoute Barrett comme pour se convaincre lui-même.

“Premier match crucial” 

Concernant le jeu, les commentaires sont plus vraisemblables. “Mentalement et physiquement, nous nous sommes préparés à fond, nous ne nous sommes jamais autant entraînés”, prévient Simpson, selon qui la Jamaïque sera “l’équipe la mieux préparée du Mondial”. Sur le plan collectif, le capitaine et gardien jamaïcain, sans trahir sa confiance dans les possibilités de son équipe, estime qu’il y a “toujours moyen de s’améliorer”.

En attendant, aucune raison de s’en faire. “Nous ne craignons aucune nation, mais nous respectons toutes les équipes”, assure Simpson. “Le Brésil ne nous a pas respectés en février (NDLR : la Seleçao n’avait battu la Jamaïque que 1 à 0 (but de Romario, 77e) pour la troisième place de la Gold Cup), maintenant il a changé d’avis”, rappelle-t-il. Dimanche, les Reggae Boyz plongeront dans le grand bain en affrontant la Croatie à Lens. “Dans un long tournoi, le premier match est toujours crucial”, explique Barrett selon qui quatre points dans une poule de quatre équipes “garantit la deuxième place (qualificative) dans 90% des cas”. Une victoire et ses trois points dès dimanche serait donc du meilleur effet sur la confiance des hommes de Simoes. Des pronostics? Simpson résume à sa manière : “Nous allons étonner, voire choquer, mais nous ne nous choquerons pas nous-mêmes, nous savons de quoi nous sommes capables”.

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