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L’ équipe iranienne, en plein désarroi, a changé d’entraîneur mercredi, à moins de trois semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde où elle devra se mesurer à l’Allemagne, la Yougoslavie et les Etats-Unis dans le groupe F.
Le président de la Fédération iranienne, Mohsen Safaï-Farahani, a annoncé le limogeage du Croate Tomislav Ivic et son remplacement par un vieux routier du football iranien, Jalal Talebi, conseiller technique et ancien membre de l’équipe nationale dans les années 70. Cette décision a été prise au lendemain de l’échec cuisant face à l’équipe de réserve de l’AS Rome par 7 buts à 1, mardi soir en match amical à Rome.
Cette déroute survient après plusieurs matches où la sélection iranienne s’est montré peu convaincante, laissant craindre le pire pour la phase finale du Mondial où l’Iran apparaît pour la première fois depuis 1978.
Fin avril, lors d’un tournoi amical à Téhéran, l’équipe iranienne s’était inclinée 2 à 0 face à la Hongrie, avant de battre de justesse 1 à 0 la Jamaïque.
La nomination in extremis de Talebi constitue le dernier épisode d’une impressionnante valse des entraîneurs au cours des six derniers mois. Elle confirme la difficulté pour l’équipe iranienne, qui comprend de nombreux joueurs de talent -Ali Daei, Karim Bagheri, Khoddadad Azizi-, à trouver une unité de jeu.
En novembre dernier, le Brésilien Valdeir “Badu” Vieira avait pris les rênes en remplacement d’un trio d’entraîneurs iraniens, parvenant à faire qualifier de justesse son équipe à la 32e et dernière place pour le Mondial en France.
Recherche de cohésion
A la mi-janvier, “Badu” , populaire parmi les joueurs et adulé par le public iranien, avait toutefois dû céder la place à Tomislav Ivic, jugé plus expérimenté. Ce dernier, très critiqué par les supporteurs et la presse, n’a jamais réussi à se départir de son image de technicien froid, contrairement à son successeur, Jalal Talebi très populaire. Talebi a été entraîneur aux Etats-Unis après la révolution islamique de 1979, puis a notamment exercé à Singapour et en Indonésie. Il était revenu au pays il y a plusieurs mois comme entraîneur du club Bahman de Karaj (ouest de Téhéran), qui joue en première division locale. Début mai, il avait été nommé conseiller technique auprès des équipes nationales iraniennes (olumpique, jeunes, sélection nationale). Il aura la lourde tâche de conduire en France une équipe à la recherche de cohésion.
Le match contre les Etats-Unis, le “grand satan” dans la phraséologie révolutionnaire iranienne, constituera, le 21 juin à Lyon, une rencontre riches de symboles au moment où les deux pays cherchent péniblement à renouer le dialogue, vingt ans après la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran.
La participation au Mondial a de surcroît enflammé tous les Iraniens, qui sont descendus par millions dans les rues en novembre lors de la qualification contre l’Australie, pour la plus gigantesque manifestation qu’ait connu le pays depuis les obsèques de l’imam Khomeiny en juin 1989.
L’équipe iranienne se trouve actuellement en Italie pour une série de matches amicaux de préparation, et doit en principe se rendre en Croatie avant de partir pour la France.