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Qualifié surprise, après douze ans d’absence, pour le cinquième mondial de son histoire, le Paraguay veut créer une nouvelle sensation en se qualifiant dans le redoutable groupe D.
Longtemps considéré comme une équipe sans grande personnalité, au football plus athlétique et viril que technique, le Paraguay s’appuie cette année sur une génération de joueurs arrivant à maturité.
“Le Paraguay n’est désormais plus une formation dépendant uniquement des grands coups de pied en profondeur et de courses folles et aveugles pour arracher la victoire. Nous avons réussi à bâtir autre chose. Par ailleurs, le fait que nos meilleurs joueurs opérent à l’étranger, au Brésil et en Argentine notamment, nous a permis de progresser encore plus rapidement”, explique l’entraîneur brésilien Paulo Cesar Carpeggiani.
Le Brésilien, grand connaisseur du football paraguayen, a commencé par installer une solide défense considérée encore aujourd’hui comme le point fort de la sélection. Dans l’équipe type sud-américaine de 1996, au plus fort des éliminatoires du groupe amérique du sud, on relevait ainsi pas moins de cinq paraguayens. Outre l’incontournable gardien Jose Luis Chilavert on retrouvait en effet quatre défenseurs (Gamarra, Arce, Acuna, Ayala) trés complémentaires.
“Groupe de la mort”
Bien sur, le Paraguay a décu lors de son match de préparation perdu contre l’Italie (1/3). Mais, ce soir là, Jose Luis Chilavert, troublé par la présence dans les tribunes de nombreux recruteurs européens a témoigné de trop de fébrilité. Or, Chilavert, élu deux fois meilleur gardien du monde au cours des trois dernières années, est la pièce maîtresse du Paraguay. Spectaculaire, surpuissant dans ses sorties, trés présent sur sa ligne, doté d’un exceptionnel dégagement au pied et buteur à ses heures, Chilavert est l’âme de cette équipe et son moteur.
L’attaque, point faible de la sélection guarani, n’est pas à la hauteur de la défense. Mais le Paraguay, vainqueur à deux reprises de l’Uruguay dans le groupe de qualification d’Amérique du sud, est une formation solide au milieu de terrain avec plusieurs spécialistes des coups de pied arrêtés. Par ailleurs, même s’il est porté par tout un peuple qui vibre au rythme du Mondial, le Paraguay pourra jouer sans pression car il a déjà rempli son contrat en se qualifiant.
Mais, comme le souligne Celso Ayala, le défenseur de River Plate, “à chaque Coupe du monde, il y a des équipes révélations qui bousculent la hiérarchie. Notre objectif en France sera essentiellement de jouer les trouble-fêtes dans le groupe de la mort”.