FRANCE 98 – General Media News Template
La Croatie et sa constellation de vedettes participeront pour la première fois à une phase finale de Coupe du monde, avec pour objectif de gagner non seulement des matches mais aussi une reconnaissance internationale.
Pour Boban, Prosinecki, Boksic et autres Suker, Jarni ou Stimac, tous individuellement redoutés sur les pelouses européennes, il est grand temps, au vu de leur âge, d’obtenir cette consécration collective au nom d’une nation renaissante.
La Fédération croate de football, fondée en 1912, est redevenue membre de la FIFA en 1992 après la guerre civile. Mais parmi les sélectionnés pour le Mondial français, certains comme Boban, Prosinecki ou Suker ont été sacrés champions du monde des moins de 20 ans, en 1987 au Chili. Ils jouaient alors sous le maillot bleu de la Yougoslavie.
Nul doute dans ces conditions qu’un bon résultat au Mondial serait d’autant plus apprécié qu’il servirait également les desseins du président croate Franjo Tudjman dans son désir d’affirmation sur l’échiquier politique international depuis l’éclatement de la Yougoslavie. La sélection aux damiers rouge et blanc avait déjà laissé présager un avenir à court terme fort prometteur lors de l’Euro-96 en Angleterre où elle avait été éliminée en quart de finale. Et pour ce qui devrait également être la dernière grande campagne du sélectionneur Miroslav Blazevic, 63 ans, la Croatie présentera en France le visage séduisant d’une équipe ultra-brillante entièrement tournée vers l’attaque.
On attend notamment beaucoup du tandem Boksic-Suker. Ce dernier, volontiers surnommé “Sukerman” en raison de ses qualités phénoménales, risque cependant de manquer de repères après une saison au Real Madrid où il a passé beaucoup plus de temps sur le banc des remplaçants que sur le terrain.
Or Blazevic compte énormément sur sa ligne offensive car derrière, la défense s’est montrée plutôt perméable. Ainsi, pour se qualifier, la Croatie a certes inscrit 20 buts, mais elle en a encaissé 13, le tout en 10 matches, y compris le barrage contre l’Ukraine.
Sur un plan plus personnel, le Mondial-98 est la dernière chance pour Blazevic de se faire une place dans le coeur des supporteurs croates. Car il a beau avoir qualifié la sélection pour sa première phase finale de Mondial, il est toujours régulièrement hué par une partie du public croate. Pour lui, cette campagne mondiale marquera la fin de carrière. En sonnant le glas ou le couronnement ?