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L’ Allemagne vieillissante, l’Allemagne laborieuse, mais l’Allemagne quand même, triple championne du monde, triple championne d’Europe. Bête de compétition, la Nationalmannschaft compte forcément, malgré son grand âge, au nombre des favorites du Mondial.
Le sélectionneur Berti Vogts n’a de cesse de le répéter : “Le grand favori, c’est le Brésil”. Mais, concède-t-il invariablement, l’Allemagne appartient avec l’Angleterre, la France, l’Italie et quelques autres au cercle restreint des prétendants. Fatalement.
Car, en 13 participations à la phase finale, l’Allemagne a triomphé à trois reprises (1954, 74 et 90), s’est inclinée trois fois en finale (1966, 82, 86), a fini deux fois troisième (1934 et 70). Noblesse du passé oblige. Après l’allégresse romaine de 1990, il a fallu “des mois pour surmonter le choc” de l’élimination en quarts de finale du Mondial-94 devant la Bulgarie (1-2), se souvient Juergen Klinsmann.
Le troisième titre de champion d’Europe en 1996 a mis du baume sur le traumatisme. Contre l’adversité, les coéquipiers de Matthias Sammer ont imposé en Angleterre leur esprit de corps. Avec la rigueur et l’engagement, il sera une nouvelle fois la meilleure arme en France.
Leitmotiv de l’entraîneur : “Ma star, c’est l’équipe”. Toutes vedettes qu’ils soient, ils ne sont pas nombreux (Andreas Koepke, Juergen Kohler peut-être) à être assurés de leur place dans un onze qui pourrait avoir l’allure suivante : Koepke – Kohler, Matthaeus ou Thon, Woerns – Heinrich, Hamann, Moeller, Helmer, Ziege – Klinsmann ou Kirsten ou Bierhoff.
Ce que Vogts consent à appeler “les vertus allemandes”, il en a fallu dans les qualifications pour pallier un criant défaut d’inspiration. Les Allemands ont attendu les arrêts de jeu d’une dernière et décisive rencontre éliminatoire pour battre 4-3 les Albanais.
Le retour de Matthäus à 37 ans
Il en faudra encore, dans un groupe F certes favorable (Etats-Unis, Iran, Yougoslavie), pour contrecarrer les atteintes du temps. Avec 29,7 ans de moyenne d’âge, la Nationalmannschaft sera en France l’une des compétitrices les plus vieilles. Douze joueurs ont plus de 30 printemps, huit figuraient dans l’effectif 1990. Parmi eux, Lothar Matthaeus, 37 ans.
Confronté au forfait définitif de Matthias Sammer, dont il avait fait son chef de meute, inquiété par la blessure d’Olaf Thon, Vogts s’est résolu à lever la mise au ban du libero du Bayern Munich. Et laissait entendre qu’il pourrait retracer ses schémas autour de lui.
Confiance aux anciens, rappel de Matthaeus, doublement de toutes les positions… A tous les égards, le sélectionneur a gardé ses arrières. Vogts n’emmène en France que quatre attaquants et deux véritables milieux offensifs. D’Andreas Moeller et Thomas Haessler, un seul devrait enflammer les poudres.
Le deuxième sera sacrifié à un homme à tout faire supplémentaire.
Alors percer la carapace blanche et noire ne sera pas tâche aisée. Et Vogts n’a pas souvenir “que l’équipe allemande ait jamais emmené des attaquants aussi forts à la Coupe du monde “ : Juergen Klinsmann, Oliver Bierhoff, meilleur buteur de Serie A italienne (27), Ulf Kirsten et Olaf Marschall, meilleurs buteurs de la Bundesliga (22 et 21). Aussi, prévient Vogts, “l’Allemagne sera-t-elle très difficile à battre.”