FRANCE 98 – Mexique 1986

Seize ans après son premier passage, la Coupe de Monde est de retour au Mexique. Cette 13ème édition consacre l’Argentine et son maître à jouer Diego Maradona. Remarquable contre l’Italie, et surtout, contre le Brésil en quarts de finale, la France voit, comme en 1982, son rêve de conquête se briser sur l’Allemagne en demi-finales.

Après avoir longuement hésité entre le Brésil et la Colombie, la FIFA décide d’attribuer la phase finale de la 13ème Coupe du Monde au… Mexique. Les difficultés économiques du premier, les insuffisances technologiques du deuxième ont finalement plaidé en faveur du troisième, dont le souvenir du Mondial 1970 fut sans doute le meilleur atout. Un violent tremblement de terre faillit pourtant priver les Mexicains de la fête promise. Cruellement touchés par la mort de 20 000 personnes, ces derniers décidèrent cependant de faire face à leurs responsabilités.

Ouverte à vingt-quatre pays, comme en Espagne quatre ans plus tôt, cette Coupe du Monde se différencie de la précédente dans son déroulement final: les seize rescapés du premier tour s’affrontant dès les huitièmes de finale en match à élimination directe. Avec seulement huit éliminés, le premier tour offre peu de surprises. Il permet toutefois au Maroc de devenir le premier pays africain à se qualifier pour le second tour d’une Coupe du Monde.

L’équipe de France se distingue, comme lors du Mundial 1982, par la qualité de son jeu. Son fameux “carré magique”, au milieu de terrain – Platini, Giresse, Tigana, Fernandez – force l’admiration… et les défenses de nombre de ses rivaux. Les Bleus réalisent un match plein de sérieux pour éliminer l’Italie (2-0), championne du Monde, en huitièmes de finale. Le panache et, il faut bien l’avouer, un brin de chance, leur permettent ensuite de vaincre le Brésil en quart de finale à Guadalajara, au terme d’une rencontre d’anthologie.

La Belgique pétille

Bien souvent malmenés par les hommes de Télé Santana, qui tirent à deux reprises sur le poteau, Michel Platini et ses coéquipiers ne doivent leur salut qu’à l’extraordinaire partie de leur gardien, Joël Bats, décisif notamment sur un pénalty de Zico, à une dizaine de minutes du coup de sifflet final. Qualifiés à l’issue d’une haletante série de tirs au buts (1-1, 4 pénalties à 3), les Bleus, émoussés, paient malheureusement, au tour suivant, leur débauche d’énergie. Et, comme en Espagne, c’est l’Allemagne, bien plus fraîche, qui met un terme à leur belle aventure.

Abonnée à la finale, l’Allemagne va toutefois buter, une nouvelle fois, sur la dernière marche. Battue par l’Italie de Paolo Rossi en 1982, elle se heurte en 1986 à l’Argentine de Maradona (3-2), victorieuse en demi d’une pétillante équipe de Belgique (2-0). A lui seul, ou presque, “El Pibe de Oro” offre à son pays un sacre aussi inattendu que mérité. Son rayonnement au sein d’une formation argentine sérieuse à défaut d’être brillante et son efficacité devant le but (cinq réalisations) le désignent, tout naturellement, comme le meilleur joueur du tournoi. Seule ombre au tableau, son but inscrit de la main contre l’Angleterre en quarts de finale. Il n’altère cependant en rien la joie de tout un peuple. Trente millions d’Argentins descendent dans la rue au soir de la victoire finale.

Alain GIRESSE : ” tout pour l’offensive ! “

Membre, avec Michel Platini, Luis Fernandez et Jean Tigana, du fameux ” carré magique ” de l’équipe de France, Alain Giresse revient ici sur la performance des bleus lors du mondial mexicain. Un magnifique parcours qui, à titre personnel, fut pour Giresse la fin de son aventure en équipe nationale.

”  Je garde de la Coupe du Monde au Mexique de 1986 un souvenir un peu particulier, parce que je savais que je disputais mes derniers matches internationaux. Et quand on sait que l’on va quitter l’équipe de France, on ne l’envisage pas avec beaucoup de plaisir…

Mais cette Coupe du Monde, ma deuxième, c’est un beau souvenir au niveau de la qualité du jeu de l’équipe de France. On était tombé dans un ” bon ” groupe (URSS, Hongrie, Canada) et on a passé le premier tour. Ensuite, on a éliminé l’Italie, puis le Brésil lors d’un match incroyable. Ce sont vraiment des performances significatives en regard de la valeur de ces adversaires. En demi-finales, on n’a pas pu , une nouvelle fois, négocier l’obstacle allemand.

Champions d’Europe 1984, on nous considérait donc comme un des favoris. On surprenait moins qu’en 1982. Nous avons en partie tenu notre rang, et c’est un sentiment appréciable. Par contre, en ce qui me concerne, j’ai des regrets quant aux conditions de jeu. L’altitude et la chaleur ne nous ont pas aidés lors de notre demi-finale contre l’Allemagne.

France-Brésil reste aujourd’hui un match mythique de la Coupe du Monde. Un match complètement ouvert, où chacune des équipes ne pensait qu’au jeu. La récupération était accessoire. C’était tout pour l’offensive ! “

Similar Posts