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BRESIL |
du 24 juin au 16 juillet 1950 |
Faits & Chiffres
Meilleur buteur : Ademir (Brésil) 9 buts
Finale : Brésil-Uruguay : 1-2
Buts : 1-0, 1-1, 1-2
Buteurs : Schiaffino, Ghiggia pour l’Uruguay, Friaça pour le Brésil
Uruguay : Maspoli ; Gonzales M., Tejera ; Gambetta, Varela (Capitaine), Andrade ; Ghiggia, Pérez, Miguez, Schiffino, Moran.
Brésil : Barbosa ; Augusto (capitaine), Juvenal ; Bauer, Danilo, Bigode ; Friaça, Zizinho, Ademir, Jair, Chico.
Arbitre de la finale : George REDAER (Angleterre)
Nombre total de spectateurs : 1 337 000 en 22 matches
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Le football a survécu à la Seconde Guerre mondiale. Douze ans après la dernière Coupe du Monde organisée en France, la nouvelle “Coupe Jules Rimet” prend une autre dimension en se déplaçant au Brésil, dans le mythique stade de Maracana.
Le premier Congrès de la FIFA de l’après-guerre, qui se réunit le 25 juillet 1946 à Luxembourg, est un congrès historique à plus d’un titre : Tout d’abord, en hommage au Président de la FIFA qui, pendant les années de guerre, a tout fait pour maintenir le football en vie, la Coupe du Monde est baptisée “Coupe Jules Rimet”. Ce Congrès marque aussi le retour des fédérations britanniques au sein de la FIFA dont elles étaient absentes depuis 1929. Enfin, c’est à la Confédération Brésilienne des Sports, dont l’équipe avait fait sensation en 1938, qu’est confiée l’organisation de la prochaine Coupe Jules Rimet, programmée 4 ans plus tard. Le seul bémol dans ce Congrès est la controverse qui met aux prises les partisans et les opposants du système de l’élimination directe dans la phase finale. Le Brésil veut imposer le système de poules éliminatoires, puis de poule finale à quatre permettant d’organiser 30 matches contre seulement 16 rencontres avec l’ancien système. Les brésiliens, soutenus par Jules Rimet, obtiendront satisfaction lors du Congrès de Londres en 1948.
Le plus grand stade de la planète
Le succès populaire du football au Brésil a pris une telle ampleur qu’il est décidé de construire un stade de 220 000 places dans la banlieue de Rio de Janeiro ! La construction débute le 2 août 1948. Mais les délais sont courts et les travaux prennent du retard. A cinq semaines du coup d’envoi, alors que les organisateurs brésiliens semblent quelque peu dépassés, la FIFA décide en urgence de dépêcher sur place Ottorino Barassi, le président de la Fédération Italienne, brillant organisateur de la Coupe du Monde 1934. Le 24 juin 1950, Le Brésil inaugure le stade de Maracana, encore en chantier et sans tribune de presse mais tout de même prêt pour accueillir les 13 équipes nationales qualifiées pour la phase finale et regroupées en 4 poules (2 poules de 4 équipes, 1 de 3 et 1 de 2). 33 équipes étaient engagées pour les matches éliminatoires, mais dix d’entre elles ont déclarer forfait : L’Argentine, l’Autriche, l’Allemagne, l’Écosse, la Belgique plus tous les “nouveaux” Pays de l’Europe de l’Est. Même en football, le rideau de fer est déjà une réalité à cette époque. La France éliminée par la Yougoslavie puis repêchée grâce aux forfaits de l’Écosse et de la Turquie, s’inscrit à la compétition, puis, finalement, décline l’invitation, prétextant le système des poules et la distance à parcourir entre chaque match. En fait, il semble que les mauvais résultats de l’équipe de France ne l’ont guère encouragée à venir jouer au Brésil…
Tout un peuple pousse son équipe
Après avoir facilement battu le Mexique (4-0), les Brésiliens, à la surprise générale, sont mis en échec par les Suisses (2-2). La Yougoslavie ayant remporté ses deux matches, peut se contenter d’un match nul contre le Brésil pour se qualifier. Mais, devant 150 000 personnes à Maracana, les yougoslaves, écrasés par l’ambiance, s’inclinent (2- 0). Le Brésil se qualifie donc, avec trois autres équipes, l’Espagne, l’Uruguay et la Suède, non pas pour les demi-finales mais pour trois matches de “poule finale” dont l’Italie et l’Angleterre sont les deux surprenants absents. Après une semaine de récupération, les brésiliens sont déchaînés. Ils écrasent coup sur coup la Suède (7-1) et l’Espagne (6-1). A la veille du match décisif contre l’Uruguay, le succès des brésiliens ne fait aucun doute d’autant plus qu’ils peuvent se contenter d’un score nul. L’Uruguay, après son match nul contre l’Espagne ne comptant que 3 points. Devant un public de 200 000 personnes, les joueurs brésiliens sont crispés et ne parviennent pas à se libérer après le but qu’ils inscrivent en début de seconde mi-temps. Les Uruguayens, nullement impressionnés par l’ambiance, égalisent et portent finalement le coup de grâce à 11 minutes de la fin (2-1). Le Brésil a perdu “sa” Coupe du Monde. Tout un pays est en deuil. Les officiels brésiliens en oublient même de remettre la Coupe aux vainqueurs. Jules Rimet doit descendre sur la pelouse à la recherche du capitaine uruguayen pour lui remettre la statuette en or. Le Brésil se consolera pourtant car la “Taça de Mondo” se révèlera comme un très gros succès sportif et financier. Le football est rentré dans une nouvelle ère…
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