FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°1
Ce n’est plus du virtuel! L’heure tant attendue arrive. Mercredi (17h30 locale – 15h30 GMT) sous la magnifique ellipse du Stade de France, le Brésil, favori des favoris, remettra son titre en jeu face à l’Ecosse, le maudit des premiers tours, lors du match d’ouverture de la phase finale de la 16e Coupe du monde de football.
D’un côté, une sélection sous pression. Permanente et suffocante. De l’autre et dans le plus pur style britannique, une équipe qui avoue jouer sans pression cette rencontre qui peut pourtant conditionner le reste de la compétition.
Ce n’est un secret pour personne, les Brésiliens se cherchent. Romario, trahi par une déchirure au mollet droit qui lui a fait perdre son ultime chance de participer à sa dernière Coupe du monde, a laissé des traces. Profondes. De plus, Edmundo a sauté sur l’occasion pour réclamer son dû. Il veut une place de titulaire. ” Je suis meilleur que Bebeto “, a-t-il déclaré. Une affirmation en forme de boomerang. ” Si Edmundo ou un autre joueur refait ce type de déclaration, il quittera sur le champ la Coupe du monde “. Mario Zagallo, le sélectionneur, ne badine pas avec la discipline d’autant que Zico, ombre pesante en forme de coordinateur technique, veille prêt à trancher dans le vif.
Aldair et Andres Cruz pour leur part ont échappé de peu au couperet de la Commission technique de la Confédération brésilienne (CBF). Malgré une blessure aux adducteurs pour le premier et un point de contracture pour le second, ils ont été maintenus lundi au sein de la sélection brésilienne. Aldair forfait dans un premier temps mardi matin était finalement annoncé partant l’après-midi par Zagallo. Cruz, remplaçant, sera lui bien absent.
Briser la malédiction
Zagallo travaille et tente de mettre de l’ordre dans un ensemble actuellement disparate, qui possède certainement les meilleures individualités, mais peut-être pas le collectif capable de lui permettre de conserver le ” Graal ” le 12 juillet.
” Il ne faut pas confondre match de préparation et match de compétition “, indique Zagallo. Vrai. C’est pour cela que les quadruples champions du monde bénéficient du doute. ” Il manque un déclic pour que décollions “, affirme Roberto Carlos, l’explosif défenseur latéral. Au pays du ” futebol “, l’attaque est reine. C’est pour cela que ce déclic pourrait venir du duo Ronaldo-Bebeto. ” Tout est une question de temps. Nous nous améliorons. “ Ronaldo est confiant et à l’idée d’affronter l’Ecosse pour le neuvième face-à-face entre ces deux nations, il ne lui vient qu’un mot à l’esprit: ” victoire “.
Jim Leighton et toute sa bande, n’ont pas (pour l’instant) ce type de problème. A Saint-Rémy-de-Provence (sud) tout va bien et l’envie de briser la malédiction (sept phases finales, sept éliminations au premier tour) est palpable.
” Nous n’aurons aucune pression “, a déclaré, Craig Brown, le sélectionneur écossais. Pas de pression non plus pour le capitaine Colin Hendry qui sera chargé de surveiller Ronaldo: ” Je ne rêve jamais de footballeurs… ” ” Ce n’est pas contre le Brésil que nous gagnerons le droit de nous qualifier mais plutôt face au Maroc ou à la Norvège “, a affirmé John Collins, le milieu de terrain, qui fêtera sa 50e sélection mercredi.
La ” selecao ” est une habituée de ce type de rendez-vous. Dans l’optique d’influencer les esprits, elle se doit de taper fort. Très fort pour faire taire les critiques, se rassurer et travailler dans le calme. Enfin.