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Lorsque le coup d’envoi la Coupe du monde sera donné le 10 juin, les yeux de la planète convergeront vers le Brésilien Ronaldo et découvriront un géant blond accroché à ses talons: Colin Hendry.

Les Ecossais l’ont surnommé “Braveheart” (“coeur brave”). Qui mieux en effet que le défenseur central de Blackburn peut évoquer le farouche chef de clan immortalisé par Mel Gibson au cinéma? S’il ne possède pas le dixième des qualités techniques de l’attaquant de l’Inter Milan, Hendry s’est bâti une réputation de stoppeur courageux, intraitable, osant mettre la tête là où beaucoup ne risqueraient pas leurs souliers. D’ailleurs, il a plus d’une fois terminé des rencontres avec un bandeau tâché de sang autour du front.

Né à Keith tout au nord de l’Ecosse dans cette région sauvage privée de football de haut niveau, Hendry semble être le parfait descendant de ces guerriers redoutables que l’on associe généralement aux Highlands. Après avoir débuté à Dundee United en 1983, Hendry franchit les Borders pour rejoindre Blackburn en 1987. Après deux saisons, il pose ses valises, non loin, à Manchester City, pour retrouver les Rovers en 1991, lorsqu’avec ses millions, l’homme d’affaires Jack Walker entreprit de bâtir une formation prête à disputer le titre.

Ce titre de champion d’Angleterre, Blackburn l’obtint finalement en mai 1995, avec une formation que l’on pourrait résumer ainsi: une défense de fer, un milieu de besogneux, et un attaquant d’exception: Alan Shearer. Au sein de cette arrière-garde, Hendry se fit bien sûr remarquer et c’est lui, et non l’avant-centre de l’équipe d’Angleterre, que les supporters des Rovers désignèrent “joueur de l’année” en 1996.

Retenu en équipe d’Ecosse dès 1993, Hendry devint rapidement incontournable, et c’est lui que le sélectionneur Craig Brown choisit pour capitaine lorsque Gary McAllister fut blessé.