FRANCE 98 – Allemagne 1974

Champion du Monde : RFA

Les 16 Participants : 

Argentine
Italie
Australie
Pays-Bas
Brésil
Pologne
Bulgarie
Ecosse
Chili
Suède
R.D.Allemagne
Uruguay
R.F.Allemagne
Yougoslavie
Haïti
Zaïre

  20 ans après…  

La RFA a offert deux visages bien distincts pour remporter “sa” Coupe du Monde. Sans relief en début de tournoi, elle a ensuite, sous l’influence du “Kaiser” Franz Beckenbauer, retrouvé toutes ses couleurs pour dominer une brillante équipe des Pays-Bas.
La Coupe du Monde entre, à l’occasion de sa Xème édition organisée en Allemagne en 1974, dans une ère nouvelle. Celle de la télévision en couleurs ! Et comme pour mieux souligner cette révolution culturelle, ce ” Welt Meisterschaft 74 ” s’accompagne de deux changements d’envergure. Le premier concerne le règlement de sa phase finale. Le système de poule puis d’élimination directe a été abandonnée au profit d’une compétition par poules à deux tours. Le second tient au remplacement de la Coupe Jules Rimet, définitivement acquise par le Brésil quatre ans plus tôt, à la suite de ses trois succès dans l’épreuve (1958, 1962 et 1970). Le nouveau trophée, une statuette en or massif, est baptisée ” FIFA World Cup “.

Comme sa devancière, l’oeuvre du sculpteur italien Silvio Gazzaniga attise toutes les convoitises, puisque 98 pays se présentent au départ des éliminatoires. Ceux-ci sourient à des “novices” comme la RDA, Haïti, l’Australie, ou encore au Zaïre, premier pays d’Afrique noire à disputer une Coupe du Monde. En revanche, la Hongrie, l’Espagne, la France et surtout l’Angleterre seront les absents de marque du grand rendez-vous de la FIFA qui, en guise de prologue, s’est donné un nouveau Président. Le Brésilien Joao Havelange succède au Britannique Sir Stanley Rous, en place depuis 1961. Il est le premier non-européen à accéder à ce poste. 

Sur le terrain, la RFA justifie son rôle de favori, mais sans réellement convaincre. Sa défaite au premier tour, contre l’Allemagne de l’Est, entraîne même une mini-révolution au sein du groupe. Les joueurs du Bayern supplient Beckenbauer, leur capitaine, d’intervenir auprès du sélectionneur Helmut Schoen pour régler les problèmes tactiques et collectifs qui perturbent le rendement de l’équipe. Loin de ces querelles, les Pays-Bas survolent leur groupe de qualification au premier, comme au deuxième tour. L’Argentine (4-0), la RDA (2-0) et le Brésil (2-0) ne parviennent pas à endiguer la marée orange des Cruijff, Neeskens, Rep, Rensenbrink, dont le football total s’inspire volontiers du jeu pratiqué par l’Ajax d’Amsterdam. De son côté, la Pologne confirme en Allemagne son statut de révélation. A la tête d’une génération d’exception, Grzegorz Lato conduit son pays sur la troisième marche du podium, s’appropriant au passage le titre de meilleur buteur (7 buts).

La Pologne n’a toutefois pu priver la RFA de la finale rêvée contre les Pays-Bas. Celle-ci, disputée sous un ciel enfin clément, débute par un coup de théâtre. Une minute de jeu s’est à peine écoulée et les Hollandais mènent déjà 1-0, sans que les Allemands n’aient encore touché le ballon! Neeskens transforme le pénalty provoqué par Cruijff, fauché au terme d’une percée solitaire. Piquée au vif, l’Allemagne des Maier, Beckenbauer, Vogts – qui mettra ensuite Cruijff sous l’éteignoir -, Hoeness et Overath ne va pas tarder à laver l’affront. Deux buts signés Breitner et Muller lui permettent de décrocher son deuxième sacre mondial. Vingt ans après son premier titre conquis en Suisse.

SEPP MAIER ” Le gardien du temple “

Citée en exemple pour la valeur de son collectif, l’Allemagne ne se serait cependant jamais imposée sans quelques individualités d’exception, en tête desquelles figurent bien sûr son capitaine, Franz Beckenbauer, ainsi que le gardien de but du Bayern Munich, Sepp Maier. Triple vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions avec son club (en 1974, 1975 et 1976), il fut un des principaux artisans de la victoire finale de l’Allemagne fédérale. A l’image de sa formation, le n°1 de la Manschaft, alors âgé de 30 ans, monta en régime au fil des matches, pour terminer le tournoi en apothéose, contre la Pologne lors du dernier match de poule, puis en finale contre les Pays-Bas. “C’est Maier, à lui seul, qui nous a éliminés, mais il en aurait battu bien d’autres”, avoua Gorski, l’entra”neur polonais, en guise d’hommage, après la défaite des siens.

Sa parade, sur une reprise de volée de Johan Neeskens, à la 73e minute de la finale, est, elle, restée dans la légende. Pourtant Maier refuse, aujourd’hui encore, de se mettre en avant. “Nous, joueurs allemands, nous étions donnés rendez-vous pour cette Coupe du Monde et il appartenait à chacun de nous de respecter cet engagement, raconte-t-il. Je ne suis pas le seul à l’avoir fait.”

Elevé au rang des meilleurs gardiens de l’histoire de la Coupe du Monde, avec le Brésilien Gilmar ou l’Anglais Banks, Sepp Maier (54 ans) transmet aujourd’hui son savoir-faire aux gardiens du Bayern Munich, club auquel il est resté fidèle.

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