FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°8
Belgique-Pays-Bas, sera le 117e choc, depuis 1905, entre deux voisins qui se connaissent autant qu’ils se redoutent, dans un Groupe E comprenant aussi le Mexique et la Corée du Sud.
Lors des éliminatoires, les Pays-Bas n’avaient pas fait de détail : 3-0 à Bruxelles et 3-1 à Rotterdam. Du coup, les Diables rouges avaient dû avoir recours aux barrages, contre l’Eire, pour participer à leur cinquième phase finale consécutive de Coupe du monde. Et obtenir le droit de retrouvailles explosives contre les Pays-Bas.
La quête de billets a atteint des sommets, avec 200.000 demandes. Des milliers de Néerlandais et de Belges en ont acheté, mais certains ne les ont jamais reçus. Comme dans d’autres pays, la faillite de la société anglaise Great Portland Entertainment a fait des ravages dans les rangs des fans. Pour peu que tous ces déçus viennent se retrouver sur le parvis du Stade de France, sans avoir la moindre chance d’assister au match, la situation sera vraiment délicate. Programmé un samedi soir dans la banlieue nord de Paris, ce match à haut risque permettra de voir si le dispositif policier français peut tenir le choc.
Sur le terrain, l’escadron batave part largement favori avec les frères Frank et Ronald de Boer, le ” Madrilène ” Clarence Seedorf, champion d’Europe en titre, les ” Milanais ” Aron Winter et Patrick Kluivert, mais aussi le petit Marc Overmars, intenable en ce moment. A eux deux, Kluivert et Overmars ont marqué 6 des 10 derniers buts des ” Orange “, contre le Paraguay et le Nigeria.
Bergkamp en cours de match ?
Seul petit accroc, Dennis Bergkamp, le stratège d’Arsenal, ne devrait pas être titulaire au coup d’envoi. ” Il est tout près de revenir, même s’il n’a pas joué depuis plusieurs semaines “, a confié le sélectionneur Guus Hiddink. Si Bergkamp entre en deuxième période, cela compliquera un peu plus la tâche des Belges.
” Je roule avec un diesel contre une Formule 1 “, dit le sélectionneur belge, Georges Leekens, ” mais nous n’avons rien à perdre et nous ne devons pas avoir peur “. En quelques mois, le rusé Leekens atransformé une pâle sélection belge en équipe sans complexes, dotée d’un duo d’attaque performant composé de Luc Nilis et de l’ex-Brésilien Luis Oliveira. Autour du vieux capitaine Franky Van der Elst, 37 ans et bientôt quatre Coupes du monde au compteur, de Marc Wilmots et de Danny Boffin, les Diables Rouges se préparent pour un ” match physique “, en comptant avant tout sur leur ” solidarité “.
” Il faudra être agressif, dans le bon sens du terme, et ne pas oublier de jouer “, prévoit Enzo Scifo, qui participe lui aussi à son 4e Mondial mais ne sera pas dans le onze de départ. ” Les Néerlandais sont meilleurs que nous. Si nous les attendons dans notre rectangle, nous n’avons aucune chance “, ajoute le coach belge.
La ” référence “, c’est le match de 1994 à Orlando, au premier tour de la World Cup américaine, quand les Diables Rouges avaient pressé les Orange (1-0) sous le soleil de Floride. Les Bataves n’ont pas oublié ce match. Comme ils l’avaient perdu, ils brûlent d’envie de prendre leur revanche…