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Il s’est noué un drôle de drame dans l’atmosphère aseptisé de Clairefontaine, vendredi soir, avec le départ par la petite porte de six joueurs de l’équipe de France. Une impression de confusion, mêlée de fatalisme, persistait encore samedi matin au centre technique national où la dignité des exclus a été unaninement saluée.

“Ils sont partis comme des gentlemen en témoignant d’une grande dignité. Ils ont quitté la scène avec classe. Je leur adresse un sincère bravo”, résumait Youri Djorkaeff au milieu du ballet incessant des journalistes et du crépitement des objectifs conférant au lieu une curieuse effervescence.

Aucun des récipiendaires, croisés samedi matin lors du traditionnel point-presse, n’a voulu commenter la césure d’Aimé Jacquet. En revanche, chacun a loué le comportement “exemplaire” de Ba, Djetou, Anelka, Lamouchi, Letizi et Laigle. En concurrence avec Letizi, pour le poste de troisième gardien, Lionel Charbonnier a d’abord songé au Messin avant de savourer sa désignation.

“Il existe un grand respect entre nous. En minimes, j’avais essuyé une pareille désillusion. Je parle en connaissance de cause”, a ajouté l’Auxerrois, informé fortuitement en fin de soirée du choix d’Aimé Jacquet.

Certains “bleus” ont vécu en direct le départ poignant de leurs équipiers, à l’image de David Trezeguet, compagnon de chambre de Nicolas Anelka et de Martin Djetou. D’autres, comme Fabien Barthez, ont constaté ces absences seulement samedi au petit déjeuner.

Une impression de vide “J’aurais bien aimé leur dire au revoir, notamment à Letizi”, a confié avec sa bonhommie coutumière Fabien Barthez. “Une impression de vide était ressentie ce matin. J’ai beaucoup de peine pour eux, mais je ne peux rien y changer”, a confessé Laurent Blanc.

Dans le détail, Aimé Jacquet a réuni collectivement les six recalés après le dîner, vendredi peu avant 22 heures, pour leur livrer le fruit de sa longue réflexion. Les mots ont ensuite manqué à certains, présents dans le hall, pour édulcorer la détresse intérieure de leurs partenaires. Un regard, une poignée de mains chaleureuse valent souvent mieux que de longues tirades. “C’était émouvant, il n’est pas simple d’user des mots justes”, attestait David Trézeguet.

Controversé en raison d’un parcours peu convaincant à Marseille, Christophe Dugarry relativise. “Ce n’est pas mon problème de savoir si je mérite ou pas cette place. Je ne veux pas y penser. Je joue au ballon, je ne sais faire que ça”.

Ainsi va la vie d’une sélection, où la concurrence est partie intégrante du jeu, colportant avec elle son lot d’allégresse et de frustration.

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