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Avec cette élégance hautaine et ce port de tête altier, Laurent Blanc, le régisseur des ” bleus “, incarne une certaine idée du jeu à la française. Sans se renier, ce compétiteur né plaide pour la définition d’un juste ” équilibre “, entre un évident impératif offensif et une rigueur défensive fondamentale durant le Mondial.

Après soixante-six sélections, il a toujours soif de jeu. A 32 ans, elle constitue le sel de la vie de Laurent Blanc, son moteur et sa raison d’être. Privé du terrain depuis le 25 avril, le libero tricolore piaffe d’impatience. Renouer avec la compétition, mercredi à Casablanca face à la Belgique, pour le Tournoi Hassan II, l’excite. ” J’ai hâte d’y être et de gagner. On court après un succès depuis l’Espagne. Les victoires renforcent l’unité d’un groupe à l’approche d’une grande compétition. L’amalgame se fera grâce aux résultats “, soutient-il. Depuis deux ans, la noria d’essais a estompé les repères de l’Euro-96 et différé la mise en place d’un onze type. La génèse de l’équipe opposée à l’Afrique du Sud, le 12 juin à Marseille, s’accomplira donc au cours du triptyque entamé mercredi contre la Belgique et achevé le 5 juin face à la Finlande à Helsinki. Il s’agit pour les Français d’acquérir des certitudes.

” Anti-sudiste ” parfait

Si le système de l’Euro-96, basé sur une défense hermétique, n’est pas totalement ” parti en fumée “, la donne a été bouleversée. A domicile, la France sera forcée de faire le jeu. L’ouverture inconsidérée des vannes offensives s’apparenterait plutôt, selon Blanc, à un leurre. ” Si l’on veut aller au bout, ce sont nos adversaires qui devront adapter leur jeu. Tout est affaire d’équilibre. Il faut préserver notre solidité derrière et doper l’attaque “, analyse-t-il.

Indifférent au choix du gardien, ” avec l’un comme l’autre, on a le summum “, il ne revendique aucune inclination pour une défense à trois ou à quatre. L’immuable n’a pas lieu d’être en football. Laurent Blanc adhère à ce précepte. ” L’important, c’est que le système adopté fasse ressortir la quintessence des qualités de chacun. On est très forts “, ajoute-t-il.

Il n’en dira pas plus. Le reste s’ébauchera dans l’intimité du groupe. S’il a endossé parfois un rôle de meneur, Laurent Blanc, écouté et respecté par ses pairs, cultive davantage la discrétion au quotidien. Le Cévenol a reçu en legs cette réserve naturelle. Il aime d’ailleurs se définir comme un ” anti-sudiste parfait “.