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Longtemps méconnaissable, Zinedine Zidane, l’architecte de l’équipe de France a extirpé son équipe d’un mauvais pas, en signant, d’un geste estampillé du réalisme, le succès des Bleus face à la Belgique, un but comparable à un oasis, au beau milieu d’un inquiétant désert.
Le Maroc a enfanté quelques-unes des légendes du football tricolore. Justo Fontaine et Larbi Ben Barek ont naguère porté à leur plus haut degré d’expression les vertus de réalisme et de créativité. Mercredi à ” Casa la blanche “, l’équipe de France ne présentaient ni l’une ni l’autre. Loin de reproduire ses dernières prestations, en club comme en sélection, Zidane a vécu une première période en teintes sombres. Incapable de conférer aux tricolores un minimum de technicité, il s’est alors égaré, englué dans la tenaille belge.
Longuement ovationné par le public du stade Mohammed-V, ” Zizou “, griffé dans sa chair par l’échec en Ligue des champions, n’a été que l’ombre du soliste, capable sur un seul geste de tirer un match de sa torpeur. Dans la ville, où Larbi Ben Barek, ” la perle noire “, accomplit durant l’entre deux-guerres ses premières arabesques, le chef d’orchestre tricolore siégeait au pupitres des anonymes.Mais Zidane, depuis son transfert à la Juventus, s’est forgé un véritable caractère, délaissant cette indolence qui lui fut si souvent reproché dans ses jeunes années. L’orgueil en éveil, il commença sa remontée à la surface en échouant sur De Wilde (61), avant de sortir vainqueur de son duel singulier avec le portier belge (63).
Du bout du pied, en s’arrachant littéralement, dans un registre à la Justo Fontaine, une autre gloire éternelle du Maroc, il a converti l’offrande de Stéphane Guivarc’h. Quelque part, sa réussite, amenée par un Guivarc’h, buteur muet, a valeur de symbole. Artisan du dernier succès des ” Bleus “, en janvier face à l’Espagne, sur une marque identique, Zinedine Zidane, a été l’arbre masquant la forêt, semblable à une petite étoile dans un ciel assez chargé.
Ce succès en trompe-l’oeil dissimule mal les difficultés endémiques d’une sélection toujours à la recherche de sa véritable identité.