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Naguère taxé d’indolence, Zinedine Zidane, l’architecte des Bleus, a assimilé une culture de compétiteur en Italie, synonyme d’une ambition décuplée à l’aube d’une Coupe du monde censée le hisser au firmament de la hiérarchie mondiale. Rasséréné sur son intégrité physique, Zidane s’est apprêté pour ses retrouvailles avec Marseille, son berceau footballistique, vendredi face à l’Afrique du Sud. Comme ses partenaires, ce formidable talent, qui a su apurer son football dans le sens d’une plus grande efficacité, ne revendique aucun vécu en Coupe du monde. Loin de l’effrayer, cette inexpérience s’efface au profit d’une confiance déclinée sans état d’âme. “Je ne vois pas comment on ne réaliserait pas quelque chose d’extraordinaire. J’en veux pour preuve la qualité individuelle des joueurs, leur aura internationale. La compétition va nous libérer”, analyse-t-il.

Les vicissitudes finlandaises s’éloignent et il ne s’émeut guère d’une animation offensive encore en jachère. Au Vélodrome, où le public aura pour lui les yeux de Chimène, il annonce la couleur. “Tout est réuni pour faire de ce match une grande réussite. Les supporteurs vont nous transcender. Il n’existe aucune autre alternative”. “Yazid”, son surnom, l’enfant de la Cité Castellane, dans les quartiers nord de Marseille, a imprimé dans sa mémoire la mémorable demi-finale de l’Euro 1984 contre le Portugal (3-2 a.p.). Ce morceau d’anthologie coïncidait avec son 12e anniversaire. “Je rêve de vivre de tels moments. Le Mondial génère l’envie, la passion. On sera prêts”.

“J’ai soif de victoires” 

Le préambule face aux “Bafana Bafana”, il l’a déjà vécu, intériorisé. “Peu importe, le score. A ce niveau, seul compte le résultat. J’ai soif de victoires”. Sa réputation est étayée en Europe. Son influence sur le jeu lui vaudra, revers de la médaille, l’attention particulière de ses adversaires. Ce traitement de défaveur l’irrite, mais il relève le gant. Le Calcio l’a affermi. “Tous les dimanche, j’y ai droit avec la Juventus. A moi de me dépêtrer de ce marquage, d’être fort”. A l’Euro-96, Zidane, mal remis d’un accident de la route, avait soufflé le chaud et le froid. “Je suis passé au travers de la demi-finale. Parler d’échec est exagéré”, précise-t-il. Pas revanchard, il aspire à un mondial en majuscules. “J’ai conscience de l’attente des gens, mais je ne suis pas un patron. Un joueur ne gagnera pas à lui tout seul la Coupe du monde. Le groupe primera toujours”, insiste-t-il. Zidane force un peu sa nature pour conférer plus de contenance à son discours. Il n’a jamais été l’homme des grandes tirades. Dans la coulisse, son influence est inversement proportionnelle à celle du terrain. “Deschamps est un leader. Je me contente d’apporter mon écot”, soutient-il avec une modestie confondante. Il redeviendra un décideur, vendredi à 21h00, pour, si possible, insuffler un élan à l’équipe de France et soumettre ensuite le monde à sa sujétion.

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