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Réapparu au firmament d’un ciel bleu après une longue éclipse, Sabri Lamouchi, le milieu de terrain auxerrois, postule à une place parmi les 22 joueurs retenus pour le Mondial, arguant d’une polyvalence qui lui avait déjà ouvert les portes de l’Euro 1996.

Présélectionné dans la liste des 28, Sabri Lamouchi réfute le qualificatif péjoratif de rescapé et positive. “Etre là et ne pas croire en ses chances de participer à la Coupe du monde serait absurde” . S’il cautionne la démarche d’Aimé Jacquet, il n’élude pas l’hypothèse de figurer dans la charrette des six recalés. Homme de caractère, partisan des rapports droits, il analyse sa traversée du désert, imputable à une blessure à une cheville. “Cela a duré plus que d’habitude. J’ai beaucoup travaillé pour revenir à mon meilleur niveau mais ce n’était pas ça. Alors, j’ai douté” . Sa résurrection, il la doit essentiellement à un entraîneur qui ne lui a jamais retiré sa confiance : Guy Roux.

Et Lamouchi n’est pas amnésique. “Il m’a toujours soutenu” . L’échec dans la course à l’UEFA l’a blessé dans son orgueil. Avant de rejoindre vraisemblablement Monaco – “les négociations sont bien avancées”  – il aurait voulu éviter à son club le marathon estival de l’Intertoto, comme un ultime témoignage de sa gratitude.

“Caméléon” 

Cette mauvaise passe lui a au moins ouvert les yeux sur son métier et sur son entourage. Aujourd’hui, l’enfant d’Oullins (Rhône) a appris à relativiser. Sur une trajectoire ascendante depuis le début de l’hiver, il a recueilli les dividendes de sa persévérance en recouvrant sa place en équipe de France face à la Russie, le 25 mars, puis en Suède.

Serein, cet habile récupérateur, jamais en souci avec le ballon, se sait en balance avec plusieurs joueurs. “Je reviens de loin et ma polyvalence joue en ma faveur” , estime ce fétichiste sans cesse accompagné de ses peluches. Son profil colle à celui recherché par Aimé Jacquet, en quête d’éléments polyvalents susceptibles de conférer davantage de diversité au jeu de l’équipe.

Doté de singulières facultés d’adaptation, Lamouchi propose un solution de jeu supplémentaire sur le côté droit ou dans l’axe comme “suppléant”   de Zidane. Sa faculté à opérer dans des registres variés équivaut à une garantie d’équilibre dans un tournoi final. Ce registre “caméléon”   avait séduit Jacquet lors de l’Euro 1996. Secrètement, Lamouchi en appelle à une répétition de l’histoire.