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Passé sans transition du contexte passionnel du Calcio à la ”  semaine zen ”  de Tignes, Youri Djorkaeff, le talent inclassable de l’Inter de Milan, met l’accent sur la notion de groupe, postulat indispensable à l’accomplissement d’un Mondial en France fructueux.

Le regard ombrageux et le sourire aux lèvres, Youri marche sur les traces de son père en participant, trente-deux ans après “Tchouki” , à la plus “prestigieuse”  des compétitions. Libéré prématurément par l’Inter de Milan, il a rejeté l’idée d’une coupure. “J’avais hâte d’être à Tignes pour m’imprégner immédiatement d’une autre aventure” , explique-t-il.

Même si le football joue un peu l’Arlésienne dans l’atmosphère lénifiante de Tignes, le Milanais accorde une grande importance à cette préparation où des liens indispensables se tissent et se resserrent. Il s’agit ainsi de définir un langage commun sur et en dehors du terrain. “Il n’est pas nécessaire d’organiser un feu de camp jusqu’à trois heures du matin pour bien jouer ensuite ensemble. Pour devenir une super équipe, l’essentiel est d’aller dans la même direction. L’esprit est juste, on est sur le bon chemin” , observe-t-il.

Djorkaeff et Zidane complémentaires

Par rapport à l’Euro 1996, où la France avait échoué en demi-finale face à la République Tchèque, il se dit habité par de plus grandes certitudes au niveau de l’équipe. Conscient d’avoir progressé mentalement, sa force “rejaillit”  sur la sélection et “réciproquement” .

Longtemps controversé et mis en concurrence avec un autre milieu de terrain offensif (Zidane), Djorkaeff use d’un néologisme pour définir son poste au sein des Bleus. “Je suis un neuf et demi” . Le succès de son association avec Zidane, face à l’Espagne, son match référence, l’a conforté dans son analyse.

Entre les deux hommes, il existe des affinités. “Nous sommes faits pour jouer tous les deux” , résume le “Snake” , ainsi surnommé pour sa facilité à se glisser parmi les défenses les plus hermétiques. Autour des duettistes, il imagine une configuration tactique optimale. Sa position et son statut l’incitent à s’enfermer dans un mutisme contre-nature. “Je ne veux pas empiéter sur les prérogatives du sélectionneur” , précise Djorkaeff, lissant ses propos comme ses déviations. “Je me félicite de l’apparition des hommes de couloirs. Le message de l’Euro a été entendu” .

Satisfait de sa saison avec l’Inter de Milan, il réfute la comparaison avec les équipes de France version 82 et 86. “Au Mexique, Platini était le seul ‘étranger’. Aujourd’hui, on est près d’une quinzaine. La génération de 86 avait l’expérience de l’Espagne. On n’est pas détenteur du même vécu. On est néophytes dans une telle épreuve, mais nous sommes armés pour aller jusqu’au bout” , soutient Djorkaeff, partisan du prolongement d’une identité française du jeu avec pour seule “rupture”   l’accession à la finale.

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