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A quatre semaines du début de la Coupe du monde, le maillot floqué du numéro 1, estampille du gardien titulaire, n’est toujours pas attribué. Tiraillé entre l’amplitude de Fabien Barthez et le rayonnement de Bernard Lama, Aimé Jacquet, le patron de l’équipe de France, est confronté à un cas de conscience. “Personne n’est devant. Celui qui veut jouer devra être le meilleur sur le terrain. C’est le critère principal” , soutient Aimé Jacquet. Le sélectionneur national a sensiblement modulé son discours de la fin de l’hiver, où il affirmait péremptoire : “le numéro un s’appelle Fabien Barthez” .

Aujourd’hui, le problème est plus complexe et Jacquet ne peut faire l’économie d’un dilemme avant d’établir une hiérarchie. Bernard Lama s’est replongé dans la compétition avec West Ham et s’est montré rassurant et décisif pour sa réapparition chez les Bleus, en Suède (0-0). Avec cet air hautain, mâtiné de condescendance, synonyme chez ce compétiteur-né de force intérieure, le Guyanais élude le sujet. “On connaît les règles” .

Son retour en sélection referme une parenthèse douloureuse. “Mon seul adversaire, c’est le ballon” . Lama a le bénéfice de l’antériorité et celui d’avoir réalisé un remarquable Euro 96 derrière un bloc défensif à peu près identique.

La vérité du terrain

Fabien Barthez n’est pas dépourvu d’atouts. Durant la pénitence de son aîné, il s’est épanoui. Son sang-froid et sa détermination ont séduit Jacquet. La répétition des matches de haut niveau a permis à ce monstre de confiance de biffer certaines imperfections dans son jeu aérien et d’affermir ses certitudes. Avec ce détachement caractéristique, l’enfant de Lavelanet adopte un langage consensuel. “J’ai pensé cette année avoir changé de statut vis-à-vis de l’équipe de France. Mais je ne me suis jamais dit que la route était dégagée en voyant les difficultés de Bernard. Et si je devais être doublure encore une fois, je le vivrais calmement. Je continuerais à bosser” , souligne Barthez sans état d’âme. En aucun cas, il ne s’épancherait sur le choix de Jacquet.

Il n’a rien d’un personnage hâbleur et le tapage en coulisses l’insupporte. Seule compte à ses yeux la vérité du terrain. “Ce n’est pas en dehors qu’on existe. Ma plus grosse concurrence, c’est moi, même si Bernard est proche. Je suis là pour jouer” , ajoute Barthez. Loin de se perdre en conjectures, les deux prétendants suspendus à l’annonce d’Aimé Jacquet, affichent une sérénité de façade. “On va se décider en se hâtant lentement” , martèle le sélectionneur. En marge de cette décision, Jacquet se prononcera également pour le poste de troisième gardien entre les deux Lionel: Charbonnier et Letizi. A la divulgation du choix, la frustration tangible des recalés tranchera avec la satisfaction intérieure du récipiendaire. “La vie d’une sélection, c’est la concurrence” , résume Jacquet.

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