FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°10

L’Espagne et le Nigeria, les deux grands favoris du Groupe D, dit ” le groupe de la mort ” avec les outsiders que sont la Bulgarie et le Paraguay, disputeront un match capital pour la qualification, samedi (14h30 – 12h30 GMT) à Nantes.

Cette rencontre est très attendue pour situer la réelle valeur actuelle des champions olympiques d’Atlanta en 1996 qui n’avaient été éliminés que de justesse (2-1 après prolongation) en huitièmes de finale par l’Italie, futur finaliste, lors de la Coupe du monde 1994, après avoir longtemps cru l’emporter.

Les ” Super Eagles ” ont été en outre affectés par le décès, lundi, du général-président Sani Abacha, qui a réveillé de vieux antagonismes au sein d’une sélection déjà profondément touchée par ses cuisantes défaites, en matches de préparation, contre la Yougoslavie (3-0) puis les Pays-Bas (5-1). Le Monégasque Victor Ikpeba n’a d’ailleurs pas craint de déclarer cette semaine que la préparation de l’équipe, menée par le Yougoslave Bora Milutinovic, avait été ” un désastre “.

L’Espagne, dans sa retraite de Chantilly, est pour sa part étonnamment sereine et partira légèrement favorite. ” Une des clés du match, ce sera de courir plus vite qu’eux. Ils sont extrêmement physiques et il faudra se montrer plus solides qu’eux “, affirme le sélectionneur Javier Clemente.

Malédiction

Complètement rassuré sur la guérison de la blessure au mollet gauche d’Andoni Zubizarreta, le vétéran gardien de Valence (123 sélections et 4e Coupe du monde consécutive), l’austère Clemente pourra compter sur sa formation-type. Celle qui avait aligné une impressionnante série de 31 matches sans défaite (elle n’avait été éliminée qu’aux tirs au but en quarts de finale de l’Euro-96 par l’Angleterre) avant de succomber (1-0) contre la France le 28 janvier dernier pour l’inauguration du Stade de France à Saint-Denis.

Mais le sélectionneur espagnol se plaît à rappeler que son équipe n’a jamais réussi dans une phase finale de Coupe du monde, sa meilleure performance restant une lointaine quatrième place en 1950. De plus, les Ibériques n’ont plus gagné une première rencontre de phase finale depuis cette année 1950. Même lors de leur ” Mundial ” en 1982 où ils avaient été humiliés par le modeste Honduras (1-1).

Cette année, sur la lancée du Real Madrid qui a remporté la Ligue des Champions, l’Espagne est très ambitieuse et veut atteindre les demi-finales. Ses points forts résident en un mélange d’expérience (Hierro, Alkorta, Nadal, Luis Enrique) et de jeunesse (Etxeberria, Morientes et surtout le prodige Raul). Il lui faudra cependant ne pas rater son départ contre une sélection africaine capable du meilleur comme du pire, possédant de très grands joueurs (Kanu, West, Babangida, Ikpeba) évoluant dans les meilleures formations européennes.

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