L’informatique et les systèmes d’information 2/3
Docteur de 3e cycle, spécialité électronique de l’université de Paris, Philippe Verveer, après une longue expérience en entreprise, a rejoint le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques d’Albertville en tant que Directeur de l’informatique. Depuis 1993, il occupe un poste similaire au sein du CFO. Il présente ici la politique et les moyens mis en place par le Comité pour réussir le fantastique défi de l’informatique.
A partir de quand avez-vous commencé à plancher sur la Coupe du monde?
A partir de décembre 1993. Des contacts formels avec d’éventuels partenaires ont été entrepris dès la fin de la Coupe du monde 1994. EDS fut le premier à nous rejoindre en janvier 1995, Hewlett Packard et Sybase suivant dans la foulée. Avant le début de la Coupe du Monde, nous avons eu plusieurs occasions de nous tester en phase vraiment opérationnelle. Ce fut le cas lors des Tirages au Sort de 1995 et 1997 et également lors du Tournoi de France en juin dernier.
Quelles sont les difficultés majeures dans la mise en place d’une organisation aussi complexe ?
Notre challenge c’est d’être prêt à temps, ce qui, somme toute, n’est pas chose si commune en informatique. Avant le coup d’envoi, nous ne disposerons que de peu de temps pour notamment installer 2 000 PC, 100 réseaux locaux, 600 imprimantes. Nous n’avons aucun droit à l’erreur. Tout devra fonctionner du premier coup. L’autre difficulté réside dans l’éclatement des lieux que nous sommes appelés à gérer. Une grande partie de notre infrastructure devra être accessible depuis les dix stades et depuis le Centre International des Médias à Paris. Au total, des centaines de locaux – pas toujours prévus pour ça d’ailleurs ! – seront destinés à recevoir du matériel informatique. Ça, c’est pour l’opérationnel en Coupe du Monde. Mais l’autre défi de l’informatique a été de répondre à des demandes extrêmement variées et complètement spécifiques à l’événement comme, par exemple, la commercialisation des billets ou la gestion des accréditations.
Quels sont les moyens mis en Œuvre pour assurer le bon fonctionnement des systèmes informatiques?
Pendant l’événement nous aurons un PC Centralisé qui sera en quelque sorte le coeur de notre dispositif. Nous disposerons d’un réseau national qui reliera tous les sites et d’un réseau local dans chaque site. Tous ces réseaux seront doublés pour éviter tout risque de panne. Une sécurisation que l’on retrouvera aussi dans les bases de données des 200 serveurs informatiques auxquels accéderont les 2 000 PC en fonction, puisque toute donnée est enregistré plusieurs fois sur des supports distincts. Il va de soi également, que l’accès par les utilisateurs extérieurs sera verrouillé. De plus, des techniciens seront parés pour détecter une panne et la réparer avant même que les utilisateurs ne s’aperçoivent de ses effets.
A quoi se résume votre philosophie générale ?
Nous mettrons les moyens qu’il faut mais ne sommes pas un banc d’essai. Nous souhaitons délivrer un service irréprochable. Mais attention, nous ne voulons pas faire la Coupe du Monde de la technologie mais utiliser la technologie pour faire la plus belle Coupe du Monde qui soit.