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Dans un bar, dites “caipirinha” . Dans un restaurant, “feijoada” . C’est fou, c’est vivifiant, c’est le Brésil et toute sa mode qui débarquent à Ozoir-la-Ferrière, commune de Seine-et-Marne désormais connue à Brasilia, Sao Paulo ou Salvador de Bahia par la présence de la “Seleçao” , à dix-sept jours du début de la Coupe du monde de football. Le boulanger, le charcutier, le plombier ou encore ce concessionnaire, tous s’y mettent. Il faut parler portugais, parler la langue de Machado De Assis, l’un des plus grands écrivains brésiliens. Cette langue qui fait voyager de l’Amazonie aux plages de Copacabana, celle de la “Princesse de la mer” , son surnom à Rio de Janeiro. La plage justement est ce qui manque à Ozoir. Qu’importe, Ozoir est par instants une ville coupée du monde par un dispositif de sécurité contraignant. N’est pas champion du monde de football qui veut…
“Cela entre dans le cadre du cahier des charges” , indique Isabelle Romero, l’une des responsables de la présence du Brésil en stage à Ozoir. “Au départ, nous aurions dû avoir le Mexique, à l’arrivée nous avons le Brésil. Entre le Mexique et le Brésil, il n’y avait pas photo” .
Résistance
Conséquence : il a fallu trouver de l’argent, beaucoup d’argent. Le Brésil à Ozoir-la-Ferrière coûte dix millions de francs, “TTC (ndlr: toutes taxes comprises)” , explique-t-elle. Dix millions qu’il est impossible de trouver pour une ville de 20.000 habitants. Alors, ses responsables sont partis à la chasse aux parraineurs. La Confédération brésilienne de football (CBF), motivée pour prendre possession de cette endroit dit “stratégique” , a usé de son pouvoir d’influence et débloqué 400.000 dollars (240.000 francs environ). “Quand ces gens-là veulent quelque chose, ils ne font pas les choses à moitié” , précise Isabelle Romero.
Ozoir-la-Ferrière n’a désormais plus rien de “la-Ferrière” . Sur l’avenue Charles de Gaulle, on respire un air carioca. La “torcida” (les supporteurs brésiliens, ndlr) n’est pas arrivé, mais l’air des “guinguettes” et des “bals populaires” a déjà disparu. Comme ce village gaulois, une petite bourgade de Seine-et-Marne est entrée en résistance contre l’envahisseur écossais, norvégien ou encore marocain (adversaires du Brésil dans le groupe A), pour voir “sa” sélection championne du monde pour la cinquième fois. Un exploit que pourront apprécier Gilberto Gil, Chico Buarque et Daniela Mercury, attendus à… Ozoir Do Brasil.