FRANCE 98 – Ambiance au Torcida, le seul bar croate de Paris
“Mi Hrvati, Mi Hrvati, …” -Nous les Croates-, ce sont par ces mots que les supporters accueillent leurs joueurs sur la pelouse. Malheureusement, ils ne partageront pas l’ambiance du Stade de France, puisqu’ils se trouvent devant une télévision. Dans le bar “Le Torcida” (du nom d’un club de Split), dans le XXème arrondissement de PARIS, une petite partie de la communauté croate installée dans la capitale s’est retrouvée pour fêter l’événement : une première demi-finale de Coupe du monde pour leur pays. Maquillages, maillots et drapeaux, les habitués de la seule échoppe croate de PARIS affichent leurs couleurs comme tout supporter qui se respecte.
Première mi-temps : chaque prise de balle de Davor SUKER (9), provoque les clameurs du public. Le héros croate “récompense” les siens dès l’entrée de la deuxième période, en inscrivant le premier but du match. Explosion de joie et de cris de la petite centaine de personnes installée au Torcida. Mais la joie est de courte durée en raison de l’égalisation quasi-immédiate de la FRANCE. Les Croates n’avaient même pas encore fini de se congratuler et leur rêve de finale paraît leur échapper. Certains se tiennent la tête entre les mains, d’autres n’osent y croire. La déception passée, ils reprennent courage, une bière… et en appellent à Dieu : “Boze pomozi – Dieu nous aide -“. La sportivité caractérise ce peuple fier de ses racines et de son histoire. Mais Lilian THURAM (15) inscrit un deuxième but pour la France. Derrière les damiers rouge et blancs du drapeau croate peints sur leurs visages, c’est la tristesse. Un silence pesant s’installe. Heureusement certains, les plus “ultras”, remontent le moral des troupes.
Dès lors, si l’ambiance laisse transpirer l’angoisse de la défaite, l’espoir renaît quand Laurent BLANC (5) se fait expulser. De nouveau, les chants reprennent “zovi samazovi, svi ce za te zevot dali – appelle seulement, appelle, on donnera tous notre vie -“. Les dernières minutes du match s’égrènent, mais ils y croient encore. La déception est grande. Mais pour un instant seulement. Et la fête reprend. Il faut maintenant célébrer le superbe parcours de leur équipe. “Maintenant il y aura trois fois plus de gens qui connaîtront mon pays, la CROATIE” s’écrit Marc.
Samedi, ils seront peut-être au Parc des Princes pour soutenir BLAZEVIC et ses troupes lors du match pour la troisième place contre les PAYS-BAS. Et s’il n’ont pas de billets, ils reviendront au Torcida…