FRANCE 98 – Une foule chaleureuse sous le charme des voix des trois ténors

Le concert donné par les trois ténors José Carreras, Placido Domingo et Luciano Pavarotti, vendredi soir sur le Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel en habit de fête, a connu un grand succès d’affluence et de qualité. Les voix de charme des ténors qui s’élèvent sous les voûtes célestes inspirent le respect et suscitent l’admiration. L’Orchestre de Paris, dirigé par la brillante baguette de James Levine, donne à ce concert beaucoup d’éclat et de chaleur. Le public ne s’y trompe pas. Il est fasciné par la magie des voix, de la musique et du spectacle.

Certes, il faut suivre le concert sur les écrans géants installés sur le Champ-de-Mars, mais la magie de la musique prend tout son sens ici : il y a les amoureux qui s’enlacent, les personnes âgés sifflotant les airs d’opéra, des parents avec leurs enfants, dont un couple japonais qui initie leur fils de 5 ans à la culture musicale. Et puis il y a les autres : ceux qui promènent leur chien, les cyclistes, les rollers…

Et le football dans tout cela? Il n’a pas sa place habituelle ce soir. Les supporteurs sont là, mais eux aussi écoutent religieusement ces voix chaudes et chaleureuses. Ce calme est surprenant, et il faut attendre l’entracte de quinze minutes pour que ce recueillement soit rompu. Une vingtaine de Brésiliens surgissent de la foule, et font la chenille en chantant “Brazil, Brazil”. Devant eux la foule devient plus compacte. Les gens se sont levés et resteront debout jusqu’au début de la seconde partie du concert. Puis la musique reprend ses droits dans le cadre majestueux de la Tour Eiffel.

Mais il y a aussi ces éphémères séquences qui font le charme de ce concert populaire.. Une sonnerie de téléphone, une caméra de télévision qui braque ses projecteurs sur un couple d’amoureux au chapeau haut de forme aux couleurs de la France, le vendeur de boissons qui propose à haute voix des rafraîchissements, Luciano Pavarotti qui finit son air d’opéra, et qui enchaîne sur le même air , “boissons rafraîchissantes, 15 francs…” en tenant une bouteille dans sa main, les vendeurs de souvenirs proposant le programme à 100 F et la casquette à 150 F sans trouver beaucoup de preneurs. Autant d’images insolites qui renforcent le caractère fraternel et chaleureux régnant sur l’esplanade.

Il est 23h00, le concert n’est pas encore terminé mais la foule, prudente, commence à se diriger vers le métro. Une foule qui ne tarit pas d’éloges. Le concert, qui s’est achevé vers minuit par un superbe spectacle pyrotechnique, fera date dans les annales de la vie culturelle de Paris.

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