FRANCE 98 – Déclarations d'après-match
“La victoire de la FRANCE est tout à fait méritée. Sa qualification est incontestable. Cependant, je suis persuadé qu’avec un peu plus d’attention, nous aurions pu être maintenant à la place des Français. Je ne pense pas que la sortie de BOBAN (10) ait été un moment décisif car il a quitté le terrain pour cause de blessure. Nous n’avons pas été suffisamment attentifs et prudents. Ce qui nous est arrivé est ce qui arrive souvent : nous avons marqué un but et nous avions alors l’impression que l’équipe de FRANCE manquait de force. Il y a eu deux secondes fatales pour l’adversaire mais ils ont tout de suite égalisé car ils ont retrouvé la force qu’ils n’avaient plus. L’équipe de FRANCE était réellement soudée, avec une forte cohésion, très homogène, et je lui souhaite bonne chance. Je pense que nous pouvons être fiers de ce résultat mais je répète que nous aurions pu faire mieux.”
“Je pense que cela a été un match très difficile. On savait qu’on aurait des difficultés car l’équipe croate est très performante, difficile à gérer. Le but a été terrible pour nous, mais il a heureusement déclenché une belle réaction. Par la suite, l’équipe a de nouveau été conquérante. Mais nous sommes passés par différentes périodes et l’expulsion de Laurent BLANC (5) a été terrible. Nous n’étions pas dans un bon soir physiquement et la qualité des joueurs croates explique que nous ayons eu des difficultés à bien jouer. On a l’impression qu’ils n’avancent pas, et soudain c’est un coup de poignard. La fin du match a été toute autre parce que l’équipe de FRANCE avait pris l’ascendant. Je pensais que nous finirions de manière plus cohérente mais après tous ces matches, nous n’avions pas toutes les ressources pour compenser notre déficit numérique. Nous avions décidé que nos 2 arrières seraient pratiquement des ailiers de débordement, alors les buts de Lilian THURAM (15) sont une grande récompense pour nous et surtout pour lui qui fait une grande Coupe du monde. Vous savez, quand on est en finale c’est l’optimisme total. On a tellement bien préparé tout ça depuis longtemps et la jouer contre les maîtres du football, sur notre sol en plus, c’est vraiment le bonheur. Le favori, normalement, c’est le BRESIL, c’est la plus grande équipe de ce Mondial. On a l’impression qu’ils peuvent survoler qui ils veulent, quand ils le veulent, comme devant les PAYS-BAS. Mais la FRANCE est chez elle et nous sommes prêts à relever le défi. On a fait beaucoup d’efforts et on a pu nous appuyer sur un public extraordinaire. Je ne peux encore rien dire de l’expulsion de Laurent BLANC (5), il faudra que je revois l’action. Mais je dois dire que lorsque on connaît l’homme et le joueur, c’est un peu étonnant. Ce sera dur sans lui.”
Zvonimir BOBAN (10) :
“Je n’étais pas prêt pour jouer ce soir. Cela explique mon manque de concentration. Ma jambe gauche me faisait vraiment mal. On va maintenant jouer contre les PAYS-BAS et, quoi qu’il arrive, nous aurons fait une très belle Coupe du monde”.
Mario STANIC (13) :
“Selon moi, sur le premier but que nous marquons, nous n’avons pas eu le temps d’être euphoriques. Au contraire nous nous sommes relâchés et cela nous a été fatal. De plus, nous avons peut-être manqué d’expérience pour notre première Coupe du monde. Je tiens à féliciter mon ami Lilian (THURAM) qui joue avec moi à Parme. Lilian est le défenseur le plus fort au monde au poste de défenseur central qu’il occupe dans notre club. En équipe de FRANCE il ne joue pas à son poste mais il fait partie avec Roberto CARLOS (6) de ces latéraux exceptionnels. Nous voulons finir troisièmes pour cette première participation. Mais la partie sera difficile”.
Davor SUKER (9) :
“Nous avons donné notre maximum. Nous avions une chance d’accéder en finale. Il nous faudra beaucoup de temps pour arriver à réaliser que nous ne jouerons pas dimanche. Nous avons prouvé notre technique et la qualité de notre jeu. Je félicite l’arbitrage. En ce qui concerne le match contre les PAYS-BAS, nous aurons la motivation nécessaire et je prie Dieu que les Hollandais n’aient pas la même. Ce sera un match difficile, mais être troisième ou quatrième ce n’est pas pareil.”
Aljosa ASANOVIC (7) :
“On était tout prêt du but. C’est difficile de dire quoi que ce soit. Nous n’avons pas atteint notre objectif. C’est vrai que j’ai fait une belle passe décisive mais ça n’a pas servi à grand chose. C’était bien de ne pas encaisser un but trop tôt. La FRANCE est une équipe de grande qualité mais pas extraordinaire. Ce sont des petites choses qui ont fait la différence. Nous allons tout de même nous battre pour la troisième place.”
Slaven BILIC (6) :
“Nous étions prêts. Tout allait comme on le pensait. Il faut maintenant penser au match de samedi. Si l’on avait tenu cinq minutes de plus après le but de SUKER (9), nous aurions gagné.”
Didier DESCHAMPS (7, CAP) :
” On a fait vingt premières minutes très bonnes, après on a eu de grosses difficultés. On a été cueilli à froid dès le début de la deuxième mi-temps, mais heureusement on a égalisé. Concernant le carton rouge de Laurent BLANC (5), l’arbitre qui avait été très bon jusque là, s’est laissé influencer par un simple geste. Ce sera peut-être notre dernière Coupe du Monde. Laurent (BLANC) méritait de la jouer. On va tout faire pour gagner pour lui. On ne pense pas au BRESIL ce soir, on y pensera demain. On a les moyens de les inquiéter défensivement. Il faut bien se reposer. Frank LEBOEUF (18) mérite sa place de titulaire. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.”
Fabien BARTHEZ (16) :
” Ce soir, je pense à Laurent BLANC (5). Dimanche, on jouera pour lui et si on gagne la Coupe, ce sera aussi pour lui. Lorsqu’on a encaissé le premier but, on a su très vite réagir et je suis très content pour Lilian (THURAM – 15) qui a réalisé un beau doublé. C’est encourageant pour l’avenir. Je connais bien l’équipe du BRESIL et j’espère simplement que dimanche, ce sera juste un très beau match de football”.
Laurent BLANC (5) :
“En ce qui concerne mon expulsion, il y avait eu des provocations de part et d’autre. BILIC (6) n’arrêtait pas de me provoquer. L’arbitre a signalé un coup, mais je pense qu’il n’a pas vu l’action. J’ai cru au carton jaune, mais quand j’ai vu le rouge, j’ai respecté la décision. C’est un moment de solitude extrême, une catastrophe personnelle, mais le jeu collectif va l’emporter sur la déception. J’ai goûté au gâteau et au moment de manger la cerise elle m’est passée sous le nez.”
Bixente LIZARAZU (3) :
“Les Croates sont techniquement très forts et vicieux, comme le prouve l’expulsion de Laurent BLANC (5). Cette expulsion aurait pu avoir des conséquences plus graves, comme souvent lors de cette Coupe du monde. Je ne réalise pas encore que nous sommes en finale.”
Youri DJORKAEFF (6) :
“Je ne trouve pas de mots pour décrire notre qualification. Nous sommes heureux de vivre notre rêve. Sur le premier but, nous n’avons pas eu le temps d’avoir peur et nous avons été encore plus stimulés. Je pense à la première rédaction que j’ai écrite à 12 ans, où je disais que j’allais vivre une finale de Coupe du monde.”
Stéphane GUIVARC’H (9) :
” Youri (DJORKAEFF – 6) aime bien décrocher et je me retrouve souvent seul en avant-centre. C’était une lutte acharnée. On a du mal à réaliser la victoire, c’est demain que l’on s’en rendra compte. On va essayer de tout donner pour gagner. On a vu que les Brésiliens ne sont pas des géants car ils ont pris plusieurs buts. Il ne faut penser qu’à la récupération. Les luttes sont toujours chaudes mais arriver au bout est le plus important.”
Emmanuel PETIT (17) :
” C’est historique et il ne nous reste plus qu’une marche à franchir. La finale sera le match le plus dur mais le plus formidable à jouer. Comme les Brésiliens, on a souffert physiquement. On a eu un passage à vide avant la fin de la première mi-temps. Notre défense a un peu reculé et ensuite on leur a mis une pression supplémentaire. Je fais une totale confiance à Frank LEBOEUF (18) qui est une star en Angleterre et a l’habitude des grands matches. La qualification de la FRANCE en finale montre notre force défensive. Ce sera une finale ouverte. C’est le titre suprême et on va le remporter.”