FRANCE 98 – Feuille de présentation de match n°3
L’équipe du Cameroun, la plus jeune du Mondial, doit relever un double défi jeudi soir à Toulouse face à l’Autriche: battre l’adversaire le plus abordable du groupe B pour préserver ses chances de qualification, mais également effacer le souvenir piteux de l’édition 1994 en faisant souffler sur la Coupe du monde le vent de folie que le public attend des joueurs africains.
” Bien sûr, nous pensons résultats et non spectacle, mais j’ai la faiblesse de croire qu’on ne gagne qu’en jouant un beau football. J’espère que nous n’aurons pas dans ce Mondial que des milieux défensifs sortis des centres de formation “, explique Claude Leroy, ex-directeur sportif du Paris SG revenu au mois de mars à la tête des Lions indomptables dix ans après les avoir conduits au titre de champion d’Afrique.
Le sélectionneur a donc retenu ” quinze joueurs à vocation offensive “ parmi sa légion étrangère -17 sur 22 évoluent hors du Cameroun-, dont l’expérimenté François Omam-Biyik, ancien de Rennes et de Lens passé à la Sampdoria Gênes, l’espoir de Lyon Joseph-Désiré Job et Samuel Eto’o, le plus jeune joueur du Mondial (17 ans). La tâche sera rude toutefois pour les Camerounais, qui n’ont plus de figure aussi marquante que le légendaire Roger Milla et dont la préparation s’est déroulée dans un climat troublée par l’incarcération du président de la Fédération et par un contentieux portant sur les primes de match.
” Beaucoup de confiance “
Surtout, les Lions indomptables ont subi un coup dur en perdant sur blessure à la fin du mois de mai le milieu défensif Marc-Vivien Foé, auteur d’une superbe saison avec le champion de France Lens et convoité par les Anglais d’Arsenal et de Manchester United. Malgré tout, les Camerounais ont ” engrangé beaucoup de confiance pendant les matches amicaux “, selon leur entraîneur, en tenant en échec les Pays-Bas (0-0) et en battant le Danemark (2-1).
Dans un groupe comprenant aussi le Chili et surtout l’Italie, les Camerounais ont la chance de commencer par une équipe d’Autriche qui ne baigne pas dans la confiance, après une préparation inquiétante (deux défaites contre les Etats-Unis et la Hongrie) et dont la seule figure saillante est l’éternel attaquant Anton Polster. A 34 ans, ” Toni ” souffre d’une certaine lourdeur, même s’il garde le sens du but qui en a fait le meilleur réalisateur de l’histoire de la sélection (44 buts).
Les hommes d’Herbert Prohaska sont d’ailleurs particulièrement méfiants et ont souligné, à l’image du milieu de terrain Dietmar Kuehbauer, ” la qualité technique ” des Camerounais et, de manière moins attendue, “ leur grande rigueur défensive “.