FRANCE 98 – Feuille de présentation de match n°6

Les Français sont désormais au pied de l’Everest du football. Ils abordent, vendredi soir (21h00) à Marseille face à l’Afrique du Sud, le premier des six cols à franchir pour avoir l’honneur de jouer la finale de la Coupe du monde, le 12 juillet.

Si l’objectif est clair pour les 22 joueurs et leur sélectionneur, leurs esprits sont à présent uniquement tournés vers les ” Bafana Bafana “. ” Chaque chose en son temps “, note ainsi Didier Deschamps. ” Ne mettons pas la charrue avant les boeufs “, renchérit Aimé Jacquet, d’une prudence de sioux.

Une chose est sûre, les Bleus sont impatients d’en découdre. Lassés par la litanie des dix-huit matches amicaux (10 victoires, 5 nuls, 3 défaites) disputés depuis leur demi-finale de l’Euro-96, ils ne pensent que compétition. Ils paraissent sûrs d’eux malgré des dernières productions peu convaincantes. ” On a une bonne équipe, composée de joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs européens. Elle a les moyens de gagner ce Mondial “, estime ainsi Youri Djorkaeff, son meilleur buteur (17 buts en 38 sélections).

On prend les mêmes et on recommence

Le sélectionneur n’a évidemment pas dévoilé ses batteries, se contentant d’évoquer ” le défi fabuleux ” qui attend ses joueurs et ” l’importance capital du premier match qui donnera le tempo “. ” A priori, ce devrait être un combat athlétique, mais c’est la technique qui finira par faire la différence “.

Connaissant son mode de fonctionnement, on peut néanmoins être certain que l’équipe de départ sera très proche, voire idendique, à celle qui a entamé le match contre la Finlande, voilà huit jours à Helsinki. Barthez commandera la défense -le point fort- composée de Thuram, Blanc, Desailly et Lizarazu. Deschamps et Petit seront à la ” chambre des machines ” pour récupérer les ballons, stopper en premier rideau les vagues d’assaut adverses, mais également relancer. Enfin, le quatuor offensif sera formé de Djorkaeff, excentré sur le côte droit, Dugarry sur le flanc gauche, Zidane en chef d’orchestre et Guivarc’h en pointe.

Ces quatre joueurs avaient eu du mal à se positionner les uns par rapport aux autres face aux Finlandais. Il avait fallu l’entrée salvatrice en fin de partie du talentueux Trezeguet pour extirper les Bleus d’un mauvais pas. Le jeune attaquant de Monaco, comme son coéquipier Henry, en grand forme, devra pourtant, sauf surprise, se contenter du banc de touche. Mais Jacquet les fera probablement entrer en cours de match pour débloquer, éventuellement, la situation.

L’effet Mandela

Face aux Tricolores se dresse une équipe peu commode à manoeuvrer, battue difficilement (2-1) à Lens en octobre, lors du seul match ayant opposé les deux nations. Depuis, son charismatique entraîneur Cliver Barker a cédé son fauteuil au ” local ” Jomo Sono, puis au Français Philippe Troussier. Le ” sorcier blanc “, qui a construit l’essentiel de sa carrière en Afrique, estime que ” la pression sera sur la France. “Nous, nous n’aurons rien à perdre “.

Il a reçu, comme chacun de ses joueurs, une lettre personnelle de Nelson Mandela. On sait l’énorme aura du président sud-africain, véritable talisman pour les sportifs de son pays. S’il ne se déplacera pas à Marseille -le vice-président Thabo Mbeki le représentera- il sera dans le coeur de chacun des ” Bafana Bafana “.

Formation physique, combative, mais non dépourvue de technique, l’Afrique du Sud, championne d’Afrique en 96, vice-championne en février 98 au Burkina-Faso, peut compter, en outre, sur plusieurs éléments de talent, à commencer par son explosif duo d’attaquants Masinga-McCarthy.

Pour l’équipe de France, portée par le bouillant mais connaisseur public du stade Vélodrome, il n’y aura d’autre alternative que de vaincre. ” Nous sommes condamnés à gagner “, résume ” captain ” Deschamps.

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