FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°20

L’équipe d’Italie, décevante lors de son premier match contre le Chili (2-2), sera déjà confrontée à une montagne face au Cameroun, mercredi soir (21h00) à Montpellier (groupe B).

Les deux équipes rouvriront un chapitre ébauché le 23 juin 1982 à Vigo, à l’occasion du Mundial espagnol 1982. Les ” azzurri ” avaient alors découvert l’impact du football d’Afrique noire par un match nul (1-1), suffisant néanmoins pour, au bénéfice du plus grand nombre de buts marqués, continuer leur parcours et remporter la compétition 18 jours plus tard.

” C’était notre troisième match et un résultat de parité nous qualifiait. A Montpellier, ce sera notre deuxième rencontre, souvent la plus importante dans un tournoi comme la Coupe du monde “, a rappelé le sélectionneur Cesare Maldini, adjoint d’Enzo Bearzot en Espagne.

M. Maldini est le seul lien qui unit les deux époques. ” Les Camerounais n’ont rien perdu de leurs qualités physiques et techniques. Désormais, ils sont aussi à niveau sur le plan tactique. L’arrivée de M. Le Roy a produit ses effets “, juge le commissario tecnico. D’ailleurs, si les Lions indomptables ont démontré une grande rigueur défensive contre l’Autriche (1-1), ils ont aussi affiché un manque d’imagination offensive, le coup d’éclat du défenseur Pierre Njanka constituant l’exception.

Claude Le Roy, l’entraîneur des Camerounais le temps d’une phase finale, aime le beau jeu. Mais il connaît aussi les qualités en contres des vice-champions du monde. Il a donc son idée: ” il faudra manger les espaces très souvent. Dans le même temps, nous ne devrons pas nous laisser emporter par notre tempérament “.

Trois scenarii

Le prochain directeur sportif de Strasbourg a ainsi imaginé son prestigieux adversaire en trois configurations possibles. Car son homologue laisse planer le doute sur l’utilisation conjointe de Roberto Baggio et d’Alessandro Del Piero, aux côtés de l’attaquant de pointe et de poids Christian Vieri.

S’il a bien testé cette formule aux entraînements, le sélectionneur italien devrait rester classique en ne faisant débuter qu’un seul ” neuf et demi “, probablement Baggio, le remplaçant de luxe qui a saisi sa chance avec la blessure de son cadet, touché aux adducteurs le 20 mai et qui a repris un entraînement normal depuis seulement une semaine. Mais, la vedette de la Juventus Turin est plus attaquant que l’ex-ballon d’or, plus décisif aussi dans le un contre un. Alors, les paris sont ouverts.

Si l’Italie entière s’est focalisée depuis cinq jours sur la question Baggio et (ou) Del Piero, réactualisant le vieux débat du Mundial mexicain de 1970 – Mazzola ou (et) Rivera -, la nouveauté assurée est dans l’entre-jeu, avec la titularisation de Luigi Di Biagio (AS Rome). Le Romain devrait apporter ce nerf qui a tant manqué au milieu de terrain italien contre le Chili.