FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°33
Sur un riche fond d’histoire, Italie-Autriche constituera, mardi après-midi au Stade de France, un défi capital du présent, surtout pour l’équipe d’Herbert Prohaska.
Le vieux (34 ans) Polster et ses partenaires ne seront en effet assurés de la qualification que dans un seul cas de figure: la victoire. Un nul remettrait leur destin dans les pieds des Chiliens et Camerounais.
L’Italie peut se contenter d’un résultat de parité, voire d’une défaite si le Chili et le Cameroun ne parvenaient pas à se départager. Mais, dans ce dernier cas, elle devrait affronter le Brésil en huitièmes de finale.
Les calculs seront donc exclus de ce vingtième match entre les deux pays. ” Nous ne pourrons pas attendre les Italiens dans notre camp. Nous serions les premiers pénalisés par cette attitude “, a proclamé Prohaska. C’est vrai que le sort ne nous a pas été contraire jusqu’à présent, mais nous ne méritions pas de perdre “, a ajouté l’ex-joueur de l’Inter Milan, faisant référence aux deux égalisations arrachées in extremis face au Cameroun et au Chili, sur un score identique (1-1).
Prohaska a aussi soufflé le chaud et le froid, en louant la qualité de l’adversaire, ” qui peut se permettre de laisser Del Piero sur le banc “, mais en rappelant aussitôt que ” la pression est bien sur l’Italie. Si nous perdons, ce ne sera pas un drame “, a-t-il ajouté.
M. Prohaska, critiqué pour sa confiance aveugle envers Polster et Andreas Herzog, peu en forme, y perdrait tout de même sa place, probablement au profit du Yougoslave Ivica Osim, son observateur en France et surtout entraîneur de Sturm Graz, le champion national. Sous la pression, Prohaska pourrait même aligner le trio offensif de Graz, Reinmayr-Vastic-Haas.
Positif-négatif
Avec le retour du beau temps, et sur l’onde du large succès face au Cameroun (3-0), l’optimisme est de rigueur chez les Italiens. Le milieu Dino Baggio reste néanmoins lucide. ” Contre l’Autriche, j’aimerais voir les mêmes détermination et volonté de gagner affichées à Montpellier. Je souhaite aussi ne pas revivre le quart d’heure de flottement en début de seconde période “. Comme face au Chili (2-2), les vice-champions du monde avaient subi au retour des vestiaires l’impact des Lions indomptables, réduits à dix, après avoir pourtant maîtrisé la première mi-temps.
Pour ce troisième match, Cesare Maldini redonnera la primauté à Alessandro Del Piero, 23 ans, tout en sachant qu’il peut compter sur Roberto Baggio, qui a parfaitement rempli son rôle de remplaçant (un but, deux passes décisives) durant l’indisponibilité de l’attaquant de la Juventus.
Outre les motivations d’une qualification, Italiens et Autrichiens seront sensibilisés par une rivalité qui remonte à la fin des années 1920, quand la Wunderteam dominait l’Europe et que la Squadra affirmait son style et ses prétentions.
Mais la Wunderteam était unique et sa descendante n’a plus battu l’Italie depuis le 10 décembre 1960.