FRANCE 98 – Résumé de Match n°29
Les Yougoslaves sont passés tout près de l’exploit et les champions d’Europe allemands tout près du naufrage dimanche à Lens avant de se séparer sur le score de 2-2 au terme d’un match exceptionnel. L’Allemagne, qui a été menée jusqu’à la 80e après des buts de Dejan Stankovic (13e) et Dragan Stojkovic (54e) et a égalisé en 6 minutes par Sinisa Mihajlovic (contre son camp, 74e) et Oliver Bierhoff (80e), a ainsi conservé la tête du groupe F devant la Yougoslavie.
Entre les deux adversaires la décision pourrait ainsi se faire après les derniers matches et à la différence de buts. Chacun devra marquer pour écarter la perspective redoutée de finir 2e et de rencontrer les Pays-Bas en 8es de finale.
Pour contrer le brio yougoslave, Vogts mettait en place une organisation renforcée, avec deux milieux de terrains défensifs. Son homologue, qui avait promis des changements après la triste performance contre les Iraniens (1-0), tenait parole et faisait confiance au jeune prodige Dejan Stankovic.
Bien lui en prenait puisque la nouvelle recrue de la Lazio Rome faussait la politesse à la défense adverse dès la 13e pour croiser la trajectoire du ballon donné par Predrag Mijatovic et battre Andreas Koepke d’une pichenette. Malgré l’absence de Dejan Savicevic (blessé), les hommes des Balkans avaient jusqu’alors clairement dominé la partie. Dès la 5e, un beau tir croisé de Dragan Stojkovic de 20 m avait flirté avec la base du poteau.
La Nationalmannschaft, totalement inexistante, faisait ses presque 30 ans de moyenne d’âge et ne réagissait guère qu’à la 21e quand Moeller plaçait un coup franc de 30 m au-dessus de la barre. Mais l’initiative demeurait aux Yougoslaves. A la 28e, Koepke repoussait à grand-peine une frappe de Zeljko Petrovic décalé. A la 34e, Kovacevic superbement démarqué par Stojkovic, butait de justesse contre Koepke, qui se distinguait à nouveau en sauvant son camp sur le corner consécutif. A la 42e, Koepke encore bloquait une belle reprise 18 m de Jugovic.
L’entrée de Matthaeus
La réaction de Vogts était spectaculaire. Elle prenait la forme de l’entrée en jeu du vétéran et ancien proscrit Lothar Matthaeus (37 ans) à la place de Dietmar Hamann. Le joueur du Bayern, qui avait disputé la première de ses 5 coupes du monde en 1982, devenait le 1er homme à 22 matches de phase finale.
La manoeuvre produisait son effet. Mais à la 54e, un nouveau cafouillage dans la défense germanique démarquait Kovacevic dont le centre puissant filait sous le torse de Koepke et Stojkovic poussait la ballon dans le but. ” Auf Wiedersehen ” (au-revoir), scandaient les supporteurs yougoslaves.
Prématurément. A la 74e un coup-franc puissant du gaucher Michael Tarnat était dévié dans ses filets par Sinisa Mihajlovic. Les Yougoslaves perdaient de leur superbe. Au point qu’à la 78e, Kirsten frappait de la tête, repoussée juste au-dessus de l’objectif. Sur le corner qui suivait, toujours de la tête Bierhoff touchait la barre encore. Partie remise: à la 80e, sur un nouveau corner, Bierhoff, l’homme des buts décisifs, ne manquait pas sa chance une nouvelle fois et améliorait encore son incroyable taux de réussite: 18 buts en 28 matches.
Mais le formidable retour allemand menaçait d’être terni par la sortie sur une civière du capitaine Juergen Klinsmann, abattu par un coup-franc dans la poitrine. Pour les Yougoslaves, cela faisait 25 années sans victoire contre la Nationalmannschaft.