FRANCE 98 – Résumé de Match n°57
L’équipe de France, victorieuse de l’Italie aux tirs au but (4-3) s’est qualifiée pour la quatrième fois de son histoire pour les demi-finales d’une Coupe du monde. Mais l’affaire n’a pas été simple, même si les Français ont dans l’ensemble assez nettement dominé.
C’est sans temps mort que la partie débutait avec une première occasion française dès la 3e minute. Sur un corner rentrant de Petit, la défense “azzurra” dégageait sur… Zidane, en embuscade à 10 mètres face aux buts, mais le meneur de jeu ratait son tir.
Juste après, Zidane, côté droit, décochait un tir croisé dévié par Pagliuca. Sur le corner, Petit, d’un tir lobé acrobatique du gauche, obligeait le gardien italien à détourner une nouvelle fois en corner. Les Français, qui évoluaient avec trois milieux récupérateurs (Karembeu-Deschamps-Petit) comme leurs adversaires (Di Biagio-Dino Baggio-Pessotto), se montraient néanmoins offensifs, comme en témoignait cette belle reprise de volée excentrée de Guivarc’h (8e). L’Italie, comme prévu, subissait, mais un premier raid mené par l’incisif Moriero qui centrait au second poteau pour la tête de Vieri, heureusement gêné par Thuram, rappelait aux Français qu’il fallait rester extrêmement vigilants (8e).
Large domination française
Le premier quart d’heure, ponctué déjà de “ola” dans le public, avait été presque exclusivement en faveur de l’équipe de France, avec cinq corners à son actif contre aucun à son adversaire. Les “Bleus”, qui évoluaient en blanc vendredi, se créaient une nouvelle occasion à la 24e minute à la suite d’un échange Djorkaeff-Karembeu, mais le Néo-Calédonien, en excellente position, s’emmêlait les pieds au moment de conclure.
Maîtres du milieu de terrain, avec Zidane à la manoeuvre, les Français dominaient copieusement une formation italienne recroquevillée en défense et qui ne montrait pas grand chose sur le plan du jeu. Un tir soudain de 25 mètres (33e) du surpuissant Vieri, repoussé des deux poings par Barthez, interrompait un moment le cours de la domination des joueurs d’Aimé Jacquet. Aussitôt après, Vieri se montrait encore menaçant, mais Barthez, bien sorti, lui subtilisait le ballon. En cette fin de première période, on voyait, enfin, un peu plus les “Azzurri”. Le niveau du jeu, lui, avait baissé. Juste avant le repos, l’équipe de France avait une magnifique occasion d’ouvrir le score : Deschamps servait Djorkaeff qui s’engouffrait dans la défense adverse, mais “dévissait” au moment de son tir du pied droit.
On jouait depuis à peine trois minutes en seconde période que, déjà, l’équipe de France se montrait dangereuse sur un échange Lizarazu-Petit, mais le joueur d’Arsenal manquait son centre. Puis une ouverture judicieuse de Zidane pour Petit, très offensif, contraignait la défense italienne au corner. Sur celui-ci, tiré par Zidane, Guivarc’h plaçait une tête qui passait de peu à coté (51e). Dans la foulée, Dino Baggio était remplacé par Albertini.
Aux tirs au but
Le public poussait son équipe et réclamait l’entrée de Henry. Le match, de plus en plus engagé mais toujours correct, ressemblait à une furieuse bataille, au détriment de la qualité du jeu. L’Italie luttait pied à pied.
Après que Karembeu eut raté une belle occasion sur un centre en retrait de Zidane (64e), Aimé Jacquet faisait entrer la paire monégasque Trezeguet-Henry aux places de Guivarc’h et Karembeu. Presque dans l’instant, Henry se signalait déjà à l’attention, mais son tir du gauche s’envolait dans les nuages. Henry, toujours lui, se montrait à nouveau menaçant sur le côté gauche (68e), puis droit (70e). Juste auparavant, Del Piero avait cédé sa place à Roberto Baggio. L’entrée de Thierry Henry “dopait” l’équipe de France qui multipliait les combinaisons. Mais au bout de 80 minutes, le score était toujours vierge, les Français péchant au moment de la conclusion. Et un bon coup franc de Roberto Baggio pour la tête de Di Biagio (82e), puis un tir de Pessotto, bien capté par Barthez (90e), soulevait le coeur des supporteurs français.
On se dirigeait tout droit vers la prolongation. La deuxième coup sur coup pour les Français après “l’épisode paraguayen”. Dur pour les nerfs.
La place en demi-finale de Coupe du monde allait peut-être se jouer sur un coup de dès, ou plus exactement sur ce fameux “but en or”. Les minutes défilaient, le public, comme à Félix-Bollaert, retenait son souffle. Il se faisait une peur bleue sur une superbe reprise de volée de Roberto Baggio qui manquait de peu le cadre (102e). Le jeu était plutôt italien, les Français paraissant accusés la fatigue, mais tenaient bon. Ils se créaient même une ultime occasion à la 119e minute, Djorkaeff, bien alerté par Henry, voyant son tir repoussé par Pagliuca.
Mais rien à faire, la qualification pour le dernier carré du mondial allait se décider aux tirs au but. Et les Français en sortaient victorieux (4-3), le dernier tir au but de Di Biagio heurtant la transversale. La chance avait choisi son camp, mais sur le vu de la partie, la victoire de l’équipe de France était méritée. Comme dimanche à Lens, les joueurs couraient dans tous les sens sur le terrain, laissant éclater, comme le public, leur joie immense. Prochain rendez-vous pour eux mercredi, à nouveau au Stade de Frace, contre le vainqueur d’Allemagne-Croatie.