FRANCE 98 – Emotion au départ des Nigérians
Battue, mais pas abattue : l’équipe du NIGERIA a quitté le sol français lundi 29 juin, les Danois ayant mis fin à leur aventure la veille au Stade de France (SAINT-DENIS). Si leur défaite (4-1) en 1/8e de finale ne restera qu’un douloureux souvenir, les Africains prennent les choses du bon côté et gardent le sourire : tous emportent dans leurs valises le bonheur de s’être hissés en tête de leur groupe, à l’issue du premier tour, grâce notamment à une belle victoire face à l’ESPAGNE (3-2) le 14 juin (match n°10).
Dans le bus qui les ramenait au Château de Bellinglise prés de LENS, les esprits étaient déjà tournés ailleurs : certains téléphonaient à la famille et aux amis, d’autres jouaient aux cartes. Arrivés au château, les Nigérians sont restés un instant dans le véhicule et ont prononcé une prière, sur un ton très serein : tous ont remercié le Seigneur de leur avoir apporté autant d’émotions durant cette Coupe du monde. Ils ont également évoqué les aléas du football sur lesquels il ne faut pas s’attrister…
C’est le lendemain que les joueurs Africains, sur le départ, ont réalisé que la compétition était bel et bien terminée pour eux. La sérénité a cédé la place à l’amertume : “On était conscient qu’on pouvait perdre après le 1er tour, mais on n’envisageait pas cela contre le DANEMARK”, avouait le capitaine UCHE (5), désormais impatient de retrouver sa famille. Ben IROHA (19), affichait lui aussi une certaine déception : “Je regrette que l’on parte maintenant…mais je garderai tout de même de merveilleux souvenirs”. Lorsqu’on lui demande quel est le plus beau d’entre eux, il dirige son regard vers le portail du château : “C’est ça ! Ce qui m’a le plus marqué, c’est de vivre, le temps d’une Coupe du monde, de l’autre côté de ce portail !”. Abiodun BARUWA (22), gardien remplaçant, n’est pas non plus défaitiste : “Il faut prendre les choses comme elles viennent. On ne peut pas repartir déçu après avoir battu l’ESPAGNE, et surtout remporté la première place du groupe C !”. Le gardien titulaire Peter RUFAI (1), lui, est resté de longues minutes en compagnie du personnel de l’hôtel : “Je n’ai malheureusement rien à vous offrir, mais je vous garderai toujours dans ma mémoire, confiait-il. Je vous remercie pour toute votre aide, votre gentillesse et votre hospitalité. Je n’ai pas de mots pour vous exprimer toute mon émotion et ma gratitude”. Sur ces paroles, le maître d’hôtel et quelques serveuses fondirent en larmes…
Plus tard, les joueurs ont procédé à de nombreux échanges entre eux et avec le public. RUFAI s’est dirigé vers trois enfants qui l’appelaient derrière le portail du château : n’en croyant pas leurs yeux, ceux-ci repartiront avec, entre autres, la paire de chaussures de football de leur gardien préféré…Lui qui avait promis d’offrir ses gants à l’officier de liaison de l’équipe, il n’a pas omis de le faire malgré la précipitation du départ.
Taxis et limousines se succèdent, les étreintes aussi. Fort de sa nouvelle expérience, le NIGERIA espère confirmer ses performances pour la prochaine édition.