FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°52
Perforer l’hermétique défense paraguayenne, dimanche après-midi à Lens en huitième de finale du Mondial, demandera probablement du temps, et donc de la patience, à l’équipe de France.
Les Tricolores souhaitent cependant éviter la prolongation avec le “but en or” ou d’éventuels tirs au but et feront tout pour s’imposer dans le temps réglementaire. “La prolongation, c’est souvent de la folie, remarque ainsi Youri Djorkaeff. Pour le public et même les joueurs, c’est excitant, mais dangereux. Nous avons donc interêt à gagner avant”.
Un avis entièrement partagé par Bixente Lizarazu. “Arrivé en prolongation, on augmente les risques, surtout avec ce but en or. On peut avoir tendance à attaquer à outrance pour marquer le premier et ainsi se faire prendre en contre”.
Aimé Jacquet, lui, ne prise guère ce “but en or”, appliqué pour la première fois lors d’une grande compétition officielle à l’Euro-96 en Angleterre. “Je n’aime pas beaucoup cette nouvelle règle. Il y a une rupture brutale, peu appréciée par le public. Moi, je préfère une prolongation pleine de suspense”.
Les Bleus n’ont pas vraiment répété le périlleux exercice des tirs au but au cours des dernières séances d’entraînement, où le mot d’ordre a été la récupération. ” Comme lors de l’Euro, les cinq premiers tireurs sont déjà désignés (NDLR: Djorkaeff, Blanc et Lizarazu en font sûrement partie). Après, je dois tenir compte de l’état physique et mental de chacun ” , précise le sélectionneur.
En juin 96 en Angleterre, les Français avaient été confrontés à deux reprises à l’épreuve des tirs au but. Ils en étaient sortis vainqueurs face aux Pays-Bas en quarts de finale (5-4), mais éliminés contre les Tchèques en demi-finales (5-6).
“Onze contre onze”
Les Français prévoient dimanche un match difficile. “Les joueurs devront fournir beaucoup d’efforts et savoir faire preuve de patience s’ils ne trouvent pas l’ouverture rapidement. Il ne faudra pas déjouer, mais encore et toujours imposer notre jeu”, note ainsi le “patron” des Bleus. Il parle encore de “contournement du bloc défensif adverse”, mais craint un “manque d’espaces” pour ses joueurs, notamment Thierry Henry, amateur de grandes chevauchées.
Le talentueux attaquant monégasque s’est fait une raison. “On sait ce qui nous attend. Le Paraguay est une équipe très solide, avec une grosse défense, un grand gardien (Chilavert), et une touche technique comme toutes les formations sud-américaines. Il joue en contres et est rarement mis en danger. Il faudra passer par les ailes”. Aimé Jacquet a mis en garde contre tout excès de confiance. Son message semble bien passé. “Il y aura onze gars de chaque côté, aussi déterminés les uns que les autres” , soulignent Blanc, Henry et Boghossian, le dernier très probablement sur le banc de touche au départ.
Le défenseur central des Bleus estime que l’équipe de France “va encore monter en puissance sur le plan physique”. Comme ses coéquipiers, il ne veut pas envisager l’élimination. “Tout peut certes arriver sur un match-sanction. Mais nous mettrons absolument tout en oeuvre pour que cette formidable aventure continue…”