Les Allemands retrouvent lundi à Montpellier contre les Mexicains un petit jeu auquel ils excellent: celui de l’élimination directe, le ” KO-System ” comme ils disent. Un bonheur pour des champions d’Europe critiqués au pays après un premier tour poussif.
Mexique contre Allemagne, c’est le coeur contre la raison. Du coeur, les Mexicains ont montré qu’ils en avaient, et même 22 plutôt que 11, en revenant au score dans leurs trois premiers matches. Du coeur, il leur en faudra lundi. Car, la raison des Allemands est annoncée comme celle du plus fort.
La Nationalmannschaft a remporté les deux précédentes rencontres de phase finale contre les Mexicains: 6-0 en 1978 en Argentine, 4 tirs au but à 1 en 1986 au Mexique (0-0 après prolongation). Et jamais aucune équipe latino-américaine n’a bouté l’Allemagne hors d’un Mondial avant la finale.
Surtout, les Allemands renouent au stade de la Mosson avec leurs amours. ” Les matches qu’il faut gagner, c’est maintenant qu’ils commencent “, disait le sélectionneur Berti Vogts, ” nos joueurs aiment ça “. La foi en cet instinct de la victoire inspirait une étonnante confiance au capitaine Juergen Klinsmann: ” Quand c’est du tout ou rien, nous avons toujours su montrer nos qualités, cette pression nous donne un coup de fouet “.
Cette confiance se fondait aussi sur la conviction que l’on n’avait pas encore vu la Nationalmannschaft à son meilleur. De fait, ses trois premières prestations l’ont confrontée aux remises en cause des anciennes gloires. Le quotidien populaire Bild égrénait les quatre ” amères vérités “: ” Nous sommes trop faibles dans la technique et dans le jeu, notre équipe est trop vieille, il n’y a rien en réserve, nous n’avons aucune relève “.
” Pas de limites “
Vogts lui-même l’avouait: ” La défense a fait front, l’attaque a fait plus que son travail “, mais le milieu constituait son principal souci.
C’est là pourtant qu’il faudra briser la détermination mexicaine, celle de ” véritables guerriers ” selon le défenseur néerlandais Jaap Stam. Elle fait dire à l’entraîneur Manuel Lapuente: ” Nous n’avons pas de limites, nous respectons l’Allemagne, mais le respect a des limites, nous sommes prêts et nous allons tout faire pour gagner “.
L’absence de Ramon Ramirez, le défenseur-demi qui avait été l’un des meilleurs contre la Corée du Sud et la Belgique avant d’être exclu contre les Pays-Bas, risque de cruellement se faire sentir. Mais les Mexicains défendront leur chance de participer pour la première fois aux quarts de finale d’un Mondial européen avec un ” 12e homme “, à en croire Vogts: la chaleur.
Klinsmann assure lui que cela ne pèsera pas, que ses coéquipiers trentenaires sont au sommet de leur forme. Les Allemands n’ont été éliminés qu’une fois en 8e de finale. C’était en 1938, voilà 60 ans, en France précisément. Mais, lâche Klinsmann, ” si nous nous améliorons, si nous élevons le rythme, si nous mettons la pression, je demande à voir l’équipe capable de nous battre “. Et c’est une voie royale qui s’ouvre vers une possible demi-finale contre la France ou l’Italie.
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