FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°59

L’Allemagne disputera contre la Croatie, samedi en quarts de finale à Lyon (21h00), son “match le plus important” du Mondial, assure le sélectionneur Berti Vogts. L’élimination en quarts de finale par la Bulgarie en 1994 aux Etats-Unis, a laissé une plaie vive. Et le match de samedi promet d’être rude.

Car le souvenir d’un autre quart plane. Depuis l’Euro-96, les Croates brûlent de régler de vieux comptes avec les Allemands. Ces derniers s’étaient qualifiés. Mais, en ces temps heureux, ils avaient Matthias Sammer.

La défaite contre la Bulgarie aux Etats-Unis (1-2) voilà quatre ans a causé un traumatisme. Vogts avait été dissuadé de démissionner par la Fédération et le chancelier Helmut Kohl lui-même. A l’époque également, la Nationalmannschaft était donnée favorite. “Tout le monde était euphorique, parlait de demi-finale contre l’Italie, personne ne parlait de la Bulgarie”, se souvient l’entraîneur. Un drame national plus tard, “l’atmosphère est complètement différente, nous sommes très concentrés”, assure-t-il. Il le faudra. Les Croates aussi ont accusé leur traumatisme, il y a deux ans: la défaite contre les Allemands (1-2), une confrontation pourrie par les agressions, les blessures, une exclusion (Igor Stimac) et la grâce faite à Jurgen Klinsmann d’une exclusion malgré un acte de violence.

Klinsmann, Stimac et la plupart des joueurs sont toujours là. Aljosa Asanovic: “Nous avons tous prié pour que l’Allemagne ne perde pas face au Mexique, pour que nous puissions prendre notre revanche”. Ils vont essayer de nous provoquer”, prévient Vogts, “nous devons nous attendre à un adversaire très, très agressif, il faudra garder son sang-froid”.

Force de caractère

La petite guerre a déjà été déclarée, celle des propos gonflés d’assurance. Avérés, comme ceux de Klinsmann : “La victoire ne dépend que de nous”. Ou prêtés à l’entraîneur Miroslav Blazevic : “Les Allemands n’ont aucune chance”.

La défense est solide, l’attaque percutante (2 buts par match), seul le milieu pêche, “nous nous améliorons” constamment, objecte Vogts. Ce qui importera, dit-il, ce sera de “neutraliser leurs individualités”, les Davor Suker, Zvonimir Boban et Robert Prosinecki. Reste à savoir si les Croates sauront rivaliser en force de caractère avec des Allemands qu’ils n’ont jamais battus en quatre matches et qui offriraient à Vogts une 10e demi-finale de Mondial pour sa 100e de sélectionneur.

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