L'Affiche officielle de FRANCE 98

Paris, le 23 novembre 1997	L’auteur de l’affiche
” L’Affiche Officielle et le pays vainqueur sont les deux éléments marquants qui subsisteront de FRANCE 98 “, affirme Michel Platini, Coprésident du Comité Français d’Organisation de la Coupe du Monde 98. Aux cotés de la Mascotte et du Logo, l’Affiche Officielle est le troisième pilier de l’identité visuelle de la Coupe du Monde 1998. Soucieux d’associer la jeunesse à ce projet, le Comité Français d’Organisation a décidé de confier la réalisation de cette Affiche aux 10 Villes Organisatrices et, plus particulièrement, aux étudiants des Beaux Arts ou artistes locaux. Au printemps 1997, sur la base d’un cahier des charges soumis par le Comité Français d’Organisation, Bordeaux, Lens, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Paris, Saint-Denis, Saint-Etienne et Toulouse ont lancé le concours auprès des étudiants de l’Ecole des Beaux Arts de la ville, d’une école de dessin, d’artistes locaux ou d’associations indépendantes. Le 31 octobre 1997, un jury composé de 8 membres représentants le Comité Français d’Organisation, la Fédération Française de Football, la Ligue Nationale de Football et l’agence marketing de la FIFA, a sélectionné le projet de Nathalie LE GALL, de l’Ecole Régionale des Beaux-arts de Montpellier. ” Une Coupe du Monde, c’est la fête ! J’ai souhaité la représenter à travers un projet plein d’effervescence, aux couleurs éclatantes du monde et de la France “, a déclaré la jeune artiste. Au coté de l’Affiche Officielle de France 98, le programme d’affiches officielles de la 16e Coupe du Monde de Football comprend aussi une série d’affiches exclusives consacrées aux Villes Organisatrices. Chaque affiche est également l’œuvre d’un jeune artiste de la ville représentée.		Née le 31 décembre 1970, dans le 14ème arrondissement de Paris, Nathalie LE GALL grandit en banlieue parisienne. Elle est la ” petite dernière ” d’une famille de quatre enfants. Dès l’âge de 11 ans, ses parents la laissent entrer dans les ateliers d’artistes pour y observer le travail des peintres et dessinateurs. Elle arrête ses études en troisième pour intégrer une école de dessin spécialisée pendant deux ans. Passionnée de dessin, elle décide d’en faire sa carrière. Parallèlement à des recherches personnelles en ateliers, elle suit différents stages où elle pratique le dessin, l’illustration, le papier découpé ainsi que la mosaïque. Elle décroche également différents contrats dans des domaines aussi différents que la création de foulards publicitaires, de pochettes de disques, d’affiche ou d’illustration publicitaire. Elle est actuellement en deuxième année des Beaux-Arts à Montpellier, qu’elle a décidé d’intégrer pour parfaire sa formation. Pas spécialement passionnée de football, ses liens avec le sport se résument à la pratique de la danse classique pendant sept ans.
Interview “RELIER LES HOMMES DU MONDE ENTIER”
Pour la création de l’affiche officielle de FRANCE 98, le Comité Français d’Organisation a lancé un concours dans les écoles des Beaux Arts des 10 villes organisatrices. C’est l’œuvre de Nathalie Le Gall, 26 ans, élève à Montpellier, qui a été choisie. Comment avez-vous réagi à l’annonce de ce concours destiné à créer l’affiche officielle de la Coupe du Monde de Football ?

J’ai immédiatement été séduite par l’idée, sans doute parce que le football m’était complètement inconnu. J’ai bien sûr eu l’occasion de voir des matches à la télévision, mais je n’y connaissais pas grand chose, si ce n’est à travers le regard de mes frères et de mon père, de grands passionnés. Ce qui m’a motivé, c’était de trouver une idée, un message universel, compréhensible dans le monde entier.

Quelle a été votre idée de départ ?

J’ai fait plusieurs essais. Au début, j’ai représenté des joueurs, mais je n’étais pas à l’aise dans cette voie. Il fallait avoir une vision plus large de l’événement. J’ai alors essayé avec des planètes, mais j’ai abandonné également l’idée pour être plus proche des gens. Représenter une planète c’est bien, mais on cache forcément des pays… J’ai pensé alors qu’une Coupe du Monde de Football devait être servie par des moyens de télécommunication très modernes destinés à relayer les images dans le monde entier. Dans l’ère de communication que nous vivons aujourd’hui, le rôle des satellites est très important et j’ai donc souhaité inclure cette idée de vitesse de transmission en utilisant une vue plongeante d’un stade.

Cela m’a permis aussi de souligner le travail de construction et de rénovation de l’ensemble des stades de FRANCE 98 et de réaliser une sorte de synthèse de cette modernité.

Quelle technique avez-vous adopté ?

J’ai réalisé une sorte de pictogramme vivant, une œuvre très colorée facile à comprendre. Sur cette toile, on retrouve l’application de différentes techniques : du collage à base de papier découpé, des aplats de couleurs, de la gouache ainsi que des reproductions d’images tirées d’une IRM (Imagerie à Résonance Magnétique). Cela a nécessité un travail de collage très minutieux. Les tribunes sont en effet représentées par le film infrarouge d’un corps humain, tel qu’il est photographié par ce procédé utilisé en médecine. J’ai découpé cette image dans un journal. Elle forme un ensemble de pixels, de tâches de couleurs qui symbolisent la foule. C’est finalement assez amusant de représenter le public d’un stade de foot par des images issues d’un corps humain !

Qu’est-ce qui a motivé ce choix de couleurs ?

Une Coupe du Monde, c’est la fête! Il faut que ça ” bouge ” dans tous les sens ! C’est plein d’effervescence ! Ces couleurs donnent cet aspect festif, éclatant.