Lettre 21 – décembre 1996 / janvier 1997 – Défis – FRANCAIS
1. Mise en place de plusieurs réseaux de vente et de distribution des billets.
2. Traitement des données en temps réel avec un site centralisé.
3. Simplicité d’utilisation pour les opérateurs de saisies.
4. Sécurité.
5. Fiabilité.
6. Adaptabilité.
A ces critères s’ajoute une contrainte, celle d’être prêt en temps et en heure, sans droit à l’erreur, pour ce premier rendez-vous du grand public avec la Coupe du Monde.
La réussite du projet reposait sur la complémentarité des partenaires technologiques du CFO, chacun au plus haut niveau de compétence dans son domaine d’intervention.
Comme le souligne Gérard Gouillou, directeur du projet Coupe du Monde pour EDS, l’intégrateur des solutions technologiques de la Coupe du Monde 1998 et en particulier de la billetterie, « c’est la première fois, à aussi grande échelle, qu’une billetterie a été ouverte sans connaître, au préalable, dans le détail, la configuration physique des places dans les stades qui sont soit en construction, soit en rénovation. Le second défi était de mettre en place un système flexible permettant de réserver ses places par courrier, par téléphone, par Minitel et dans les 2 500 agences du Crédit Agricole ». Ces défis ont été relevés grâce au travail de l’équipe d’ingénieurs d’EDS qui a développé, mis en place et continue de gérer le système des billetteries de la Coupe du Monde. Un système ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Ce système a été mis en place sur du matériel Hewlett-Packard, un matériel de haute technologie, comprenant, entre autres, deux serveurs extrêmement puissants puisqu’ils permettent de réaliser 480 millions d’opérations / seconde.
Afin de répondre aux principes de sécurité, de fiabilité et d’adaptabilité émis par le CFO, tout le système informatique de la billetterie est doublé en cas d’incident technique.
Sybase, expert « ès-logiciel », a fourni un gestionnaire de bases de données très performant, dans une architecture client-serveur, où sont enregistrés les 2 500 000 de spectateurs auxquels les billets seront envoyés dans le courant du deuxième trimestre 1998. Ce système permet une gestion et des consultations rapides sur tout le réseau informatique.
Enfin, pour l’ensemble des sites traitant des réservations, France Télécom a mis en place des raccordements aux réseaux publics en portant une attention particulière sur le dimensionnement des accès. France Télécom a, par ailleurs, mis en place un réseau de transport de données sécurisé interconnectant ces sites. FRANCE 98 a bénéficié d’un des tous premiers abonnements Indigo (0 803 00 1998) permettant l’accès à la réservation téléphonique à des conditions tarifaires identiques sur l’ensemble du territoire français.
Autant d’opérations complémentaires réalisées par les quatre partenaires technologiques de FRANCE 98 qui ont enregistré ensemble, le 27 novembre 1996 (premier jour du lancement de la billetterie « grand public »), plus de 10 000 connexions sur le Minitel pour la réservation de billets uniquement.
Entretien avec Yves Barsalou, président de la Caisse Nationale de Crédit Agricole.
“FAIRE BATTRE LE COEUR DES REGIONS AU RYTHME DE LA COUPE DU MONDE” |
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Yves Barsalou |
Pour quelles raisons le Crédit Agricole s’est-il engagé dans l’organisation de la billetterie de la Coupe du Monde ?
Yves Barsalou : En devenant la Banque Officielle de FRANCE 98, le 25 mars 1996, le Crédit Agricole s’engageait sur un partenariat légitime et naturel.
Légitime parce que le Crédit Agricole s’associe depuis plus de dix ans, au côté de la FFF, au football amateur français à travers le Challenge de l’Offensive. En outre je vous rappelle que, dès 1989, le Crédit Agricole a soutenu la candidature de la France à l’organisation de la Coupe du Monde 1998.
Notre partenariat est aussi naturel. Vous savez que le Crédit Agricole est solidement implanté au coeur de la vie des régions où il est un des acteurs majeurs de la vie locale. Il nous semblait donc naturel de mobiliser la force de notre réseau pour contribuer activement au succès populaire de FRANCE 98.
C’est pourquoi, au Crédit Agricole, nous avons voulu traduire ce partenariat par un engagement qui guidera toutes nos actions : « Faire battre le coeur des régions au rythme de la Coupe du Monde. »
La billetterie est la première traduction concrète de cet engagement. Pour que la Coupe du Monde puisse être vécue par le plus grand nombre de Français, nous avons souhaité associer nos agences pour proposer au CFO le plus grand réseau français de billetterie sportive.
Combien de personnel avez-vous formé ?
Pour offrir au public un réseau de 8 000 agences capables de renseigner sur la billetterie et avec 2 500 d’entre elles vendant effectivement des réservations, ce sont près de 5 000 personnes qui ont été formées à la vente de billets de septembre à novembre 1996. En outre, ce sont au total plus de 18 000 personnes qui ont été sensibilisées à cette opération pour renseigner le public dans l’ensemble du réseau.
Au regard de l’investissement humain et financier engagé sur cette opération, quelles retombées économiques concrètes attendez-vous ?
Sur la stricte commercialisation de la billetterie, nous n’attendons rien puisque, comme vous le savez, le Crédit Agricole n’est en aucune façon financièrement intéressé à la vente des billets.
En revanche il est clair, comme je vous le disais précédemment, que la mise en place de la billetterie de France 98 dans nos agences répond aux objectifs de communication de notre Groupe.
A l’intérieur du Groupe, cette opération est une occasion de rassembler les collaborateurs autour d’un projet atypique et de leur permettre de jouer un rôle actif sur le succès de la Coupe du Monde. La motivation que nous ressentons après les premiers jours de vente nous conforte dans ce sentiment.
Au plan commercial, les hommes et les femmes du réseau ont parfaitement compris l’enjeu de cette billetterie. C’est pour eux une occasion d’accroître la relation de confiance privilégiée qu’ils vivent avec leurs clients et aussi la possibilité de démontrer à des non-clients, au travers d’un contact sympathique, leurs qualités d’écoute et de services.
Enfin, nous souhaitons montrer au travers de cette opération que le Crédit Agricole peut, par sa culture et son implantation dans les régions, faire de la Coupe du Monde un événement de proximité pour la France entière.