Lettre 32 – PASSION – février 1998

Byfrance98

   Lettre 32 – février 1998

PASSION

S.A.S. Le Prince Albert de Monaco

La passion du football n’est pas un vain mot chez Albert de Monaco. Supporter assidu du club de la Principauté, champion de France en titre de première division, le Prince héritier est également un pratiquant régulier avec son équipe de copains. De ses souvenirs d’enfance à ses pronostics pour la prochaine Coupe du Monde, son coeur a toujours battu au rythme du ballon rond.

Les souvenirs de la petite enfance sont souvent confus. Ainsi, je ne me rappelle plus exactement à partir de quel âge j’ai commencé à vraiment m’intéresser au football. En fait, cette passion m’a été transmise par mon père qui m’emmenait au stade alors que je n’avais pas encore 5 ans. Evidemment, j’ai très rapidement voulu chausser les crampons et revêtir les couleurs de mes idoles de l’AS Monaco. C’était l’époque de la ” grande équipe ” des années 1963-1964, avec Théo, Hernandez, Hidalgo, etc. J’ai joué dans les équipes poussins et pupilles du club et parallèlement je faisais également partie de l’équipe de mon lycée. Etant donné ma position au sein de la Principauté, je crois pouvoir affirmer que ce sport m’a permis de m’intégrer normalement au sein d’une équipe de copains.

Le football, en tant que sport collectif, permet le rapprochement des classes sociales. Qui que vous soyez, d’où que vous veniez, il faut tenir sa place. A cette époque, je pense avoir occupé tous les postes sur le terrain, du gardien de but à l’avant-centre.

“Il m’est arrivé d’organiser mon agenda…

…en fonction des soirs de matches”


Plus tard, adolescent, à l’époque de l’épopée de Saint-Etienne dans les années 1970, j’aimais bien jouer milieu ou attaquant, comme mes idoles du moment, Michel Platini et Dominique Rocheteau. Aujourd’hui, dans mon équipe de copains des ” Barbajuans ” (nom d’une spécialité culinaire monégasque), je joue arrière-droit. Même si nous jouons avant tout pour le plaisir et pour conserver une bonne forme physique, nous nous entraînons régulièrement, tous les mardis et samedis. C’est tout le charme de ce sport. On recherche avant tout le plaisir, que l’on soit joueur ou spectateur. Mais il faut également du sérieux, de l’intensité et du suspense. Pour ma part, il est rare que je m’ennuie dans les tribunes d’un stade de football. Même si le score est de 0-0 et même si, globalement, le jeu n’a pas été de très bonne qualité, je retiens toujours une prouesse technique ou la qualité tactique d’une équipe. Je m’intéresse beaucoup à l’aspect tactique de ce sport. J’aime bien en discuter avec Jean Tigana (ancien joueur de l’équipe de France et aujourd’hui l’entraîneur de l’AS Monaco) avant une rencontre.

J’assiste à tous les matches de l’AS Monaco, lorsque le club joue à domicile. Et je suis l’équipe en déplacement lorsqu’elle doit jouer un match particulièrement important. Il m’est d’ailleurs arrivé d’organiser mon agenda en fonction des soirs de matches ! Je serais ravi que nous conservions notre titre de champion de France. Cela supposerait, normalement, un surcroît de joueurs monégasques en équipe de France à l’occasion de la Coupe du Monde… Une belle satisfaction en attendant une hypothétique participation de la Principauté de Monaco à la Coupe du Monde, mais nous sommes encore loin de pouvoir aligner 22 joueurs de classe internationale et de nationalité monégasque !

Le Tirage au Sort a été très favorable aux Français. Etant donné ma double nationalité, je me suis également intéressé de très près aux adversaires des Etats-Unis. Cela sera évidemment plus difficile pour eux. De même, j’ai déjà noté où et quand allaient jouer le Brésil et l’Angleterre. Et je compte bien aller, en voisin, les voir jouer à Marseille. J’ai toujours été un grand admirateur de leur technique et de leur engagement. Avec les Allemands, et les Français bien sûr, ils font partie de mes grands favoris.

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