FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°23
Quatre ans après son large succès (3-0) au Mondial américain, le Nigeria retrouve la Bulgarie dans un duel capital pour la qualification pour le deuxième tour de France-98, vendredi au Parc des Princes à Paris (groupe D).
C’était le 21 juin 1994. Sous la chaleur écrasante de Dallas, le Nigeria avait célébré son premier match de phase finale de Coupe du monde par une démonstration face aux Bulgares.
“Cette victoire nous apporte un avantage psychologique évident”, avance le gardien de but Peter Rufai, capitaine des “Super Eagles” lors de la campagne américaine. “La meilleure façon de résoudre les problèmes psychologiques, c’est de concrétiser les occasions que nous aurons”, répond Hristo Bonev, l’entraîneur de la Bulgarie.
Nigérians et Bulgares : les deux équipes ont connu un début de Mondial diamétralement opposé. Le Nigeria nage en pleine euphorie après son superbe succès sur l’Espagne (3-2), samedi à Nantes. Cette victoire a permis d’oublier les différends et de conforter l’entraîneur serbe Bora Milutinovic, dont les conceptions étaient remises en question par certains joueurs.
Les Bulgares naviguent, eux, au milieu des incertitudes, après leur piteux match nul (0-0) face au Paraguay. En cas de défaite face aux Nigérians, ils seraient contraints de battre l’Espagne le 24 juin à Lens, pour espérer accéder aux huitièmes de finale.
“On ne pense plus à l’Espagne”
Pour réaliser une bonne performance face aux “Super Eagles”, Bonev dispose d’une méthode. “Dans l’enthousiasme de leur jeu, les Nigérians laissent des espaces en défense, a-t-il noté. Nous devrons en profiter”.
Les Bulgares ont pointé “la” faiblesse des Nigérians, aperçue face à l’Espagne. Appelé pour suppléer Shakpoke, blessé juste avant le début du Mondial, Oparaku a connu de grosses difficultés sur le flanc droit de la défense. Les solutions de remplacement sont rares. Par ailleurs, la charnière centrale Okechukwu-West manque de vivacité.
Les espaces laissés par la défense nigériane pourraient profiter au rusé Stoïchkov, seul à la pointe de l’attaque. Par ses démarrages et ses… provocations, l’ancien joueur de Barcelone semble capable de faire basculer n’importe quel match.
Seul problème : Stoïchkov est le seul argument offensif des Bulgares. Penev s’est montré très discret face au Paraguay, et Bonev ne semble pas vouloir titulariser Kostadinov aux côtés de Stoïchkov. Lors de sa dernière visiste au Parc des Princes, le duo avait pourtant largement participé au succès sur la France, en éliminatoires du Mondial-94. En fait, l’entraîneur devrait choisir de placer Hristov en retrait de Stoïchkov.
Avant de marquer des buts, les Bulgares devront se concentrer sur la conservation du ballon. L’Espagne, qui avait abandonné de nombreuses munitions en chemin, avait été emportée par un tourbillon de jeu, orchestré par Okocha.
Les Nigerians, assurés de la qualification pour les huitièmes de finale en cas de victoire, semblent prêts à rééditer pareille performance. “L’Espagne, c’est fini, on n’y pense plus, martèle Bora Milutinovic. Maintenant, le match le plus important, c’est la Bulgarie…”