FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°50

 

La Norvège opposera sa puissance joyeuse et ses certitudes de laboratoire à l’Italie, qui comptera une nouvelle fois sur son duo d’attaquants Vieri-Del Piero, samedi après-midi (16h30 – 14h30 GMT) au Stade-Vélodrome de Marseille en huitièmes de finale du Mondial.

L’équipe d’Egil Olsen impressionne avec ses 17 matches sans défaite et la stature de ses athlètes, dont celle de son seul attaquant de pointe, Tore Andre Flo (1,93 m). ” Cette formation a battu deux fois le Brésil en un an, dont la seconde en match officiel. Cela signifie quelque chose “, a souligné le sélectionneur de la Squadra Cesare Maldini.

Les 10/11es de la formation évoluent à l’étranger et une bonne moitié précisément en Angleterre. Avec cette base britannique, et un jeu verticalisé par l’ordinateur, Olsen présente un 4-5-1, qui abuse des ballons longs mais permet aussi aux milieux les plus avancés, Vidar Riseth et Havard Flo d’épauler à tour de rôle Tor Andre, cousin du précédent.

Le jeu stéréotypé et une défense en ligne assez lourde n’offrent pas toutes les garanties. Et la Norvège, victorieuse des champions du monde (2-1), avaient auparavant souffert contre le Maroc (2-2) et l’Ecosse (1-1). ” Nous nous sommes améliorés au niveau de la concentration et la rentrée de Leonhardsen notamment a fait du bien “, a rétorqué M. Olsen.

En face, les vice-champions du monde présentent une ensemble qui paraît plus fragile mais d’une culture footballistique supérieure. Depuis le début du Mondial, l’Italie a traversé des zones prolongées de dépression et affiché des baisses de rythme, imputables autant à l’absence d’un grand milieu qu’à une faiblesse psychologique, voire pathologique.

Soixante ans

Le sélectionneur souhaite que plus de ballons transitent par Luigi Di Biagio, placé juste devant la défense comme au temps des demi-centres. L’autre souci de Maldini est la défense, amputée d’un stoppeur après la blessure au genou droit d’Alessandro Nesta. Le dispositif (4-5-1) norvégien encouragerait Maldini vers une défense à trois (un libero et deux stoppeurs) mais son excessive prudence le fait encore hésiter.

La force de son équipe se trouve devant. Avec le puissant Christian Vieri, auteur de quatre buts, et l’alternance des deux petits au grand talent Alessandro Del Piero et Roberto Baggio. Encore que Del Piero, qui n’a plus joué de match complet depuis cinq semaines, doit encore prouver qu’il est redevenu ” l’autre Ronaldo ” du Championnat d’Italie.

En entrant sur la pelouse surchauffée, Italiens et Norvégiens n’oublieront pas un passé récent et lointain. Une dizaine d’entre eux s’étaient affrontés il y a quatre ans lors de la Worldcup aux Etats-Unis. Rapidement réduits à dix (exclusion du gardien Pagliuca), la Squadra l’avait emporté 1 à 0.

Il y a soixante ans, déjà à Marseille et en huitièmes de finale – à l’époque, la compétition proposait d’entrée les éliminations directes -, les azzurri, champions du monde, avaient souffert avant de ” sortir ” durant la prolongation (2-1) des amateurs venus du froid.

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