FRANCE 98 – France 1938

Une Coupe du Monde qui se dispute en France, dans des stades rénovés, et qui rencontre un immense succès populaire… L’événement s’est déja produit il y a près de 60 ans. Une dernière fraternisation des peuples à travers le football avant que la guerre n’éclate l’année suivante.

Guerre civile en Espagne, Anschluss entre l’Allemagne et l’Autriche… L’Europe est en crise et fourbit ses armes au moment où la FIFA confie l’organisation de la troisième Coupe du Monde à la France. Pour l’occasion, le stade de Colombes est agrandi et ceux de Bordeaux et Marseille rénovés tandis que, pour la première fois, le pays organisateur et le tenant du titre sont qualifiés d’office, une règle qui sera reprise par la suite. Une fois encore, les Sud-américains boudent l’épreuve car, après l’Italie en 1934, ils avaient souhaité l’alternance et voté pour le candidat argentin… Heureusement, le public français va pouvoir découvrir le jeu d’instinct et d’adresse de la séléction brésilienne, grande attraction du tournoi. Le football-spectacle des Brésiliens

D’emblée, à Strasbourg, les Brésiliens justifient leur réputation en venant à bout, après prolongations, des Polonais sur le score étonnant de 6 buts à 5, Leonidas, dit “le diamant noir”, et Willimowski inscrivant 4 buts chacun ! Mais le spectacle se gâte en quarts de finale, à Bordeaux face à la Tchécoslovaquie, pour se transformer en combat de rue. Bilan : 3 joueurs expulsés, 5 blessés dont 2 conduits à l’hôpital pour des fractures au bras ou au pied… De leur côté, les Français dominent les Belges (3-1) grâce notamment aux débordements de leur ailier droit, Fred Aston, dit “le feu follet”. Hélas pour les 58 455 spectateurs qui avaient pris d’assaut le stade Yves-du Manoir à Colombes, les Italiens imposeront leur maîtrise en quarts de finale (3-1). La France, contrairement à l’Uruguay et l’Italie, ne remportera pas la Coupe qu’elle organise.

Péché d’orgueil

Véritable finale avant l’heure, la demi-finale entre l’Italie et le Brésil s’annonce passionnante. Cependant, l’entraîneur des Sud-américains, Adhemar Pimenta commet un gros péché d’orgueil en se privant de deux de ses meilleurs éléments, dont son buteur Léonidas. “Je les réserve pour la finale”, déclare -t-il. Une déclaration présomptueuse car la Squadra ne se laisse pas impressionner si facilement et, en s’imposant par 2 buts à 1, obtient le droit de défendre son trophée en finale face à la Hongrie, facile vainqueur de la Suède. Dans cet ultime rencontre, les meneurs de jeu Meazza et Ferrari font la loi en milieu de terrain et le réalisme italien prime. Sur le score de 4 à 2, la Squadra Azzurra remporte un formidable doublé, devenant une des plus grandes équipes nationales dans l’histoire de la Coupe du Monde. 
La guerre hélas viendra interrompre cette fabuleuse destinée, le titre n’étant remis en jeu que 12 ans plus tard…

Similar Posts