FRANCE 98 – Fernand Sastre
Fernand Sastre
1923 – 1998
Président de FRANCE 98
- Consevateur des Hypothèques
- Secrétaire Général de la Fédération Française de Football (1969-1972)
- Président de la Fédération Française de Football (1973-1984)
- Président d’honneur de la Fédération Française de Football (1984)
- Vice-président du Comité National Olympique et Sportif Français (1982-1984)
- Membre de la Commission d’organisation du Championnat d’Europe des Nations (1975-1984)
- Membre de la Commission d’organisation de la Coupe du Monde 1994 et 1998
- Coprésident du Comité de Candidature de la France pour l’organisation de la Coupe du Monde 1998 (1989-1992)
- Coprésident du Comité Français d’Organisation de la Coupe du Monde 1998 (depuis 1992)
Sous la présidence de Fernand Sastre:
- La FFF a organisé le tournoi final du Championnat d’Europe des Nations 1984;
- L’équipe de France a participé au tournoi final :
- de la Coupe du Monde 1978 en Argentine;
- de la Coupe du Monde 1982 en Espagne (demi-finale);
- du Championnat d’Europe des Nations 1984 (vainqueur).
- La sélection nationale olympique a remporté le tournoi des J.O. in 1984 à Los Angeles.
13 juin 1998
Le Président Fernand SASTRE est décédé aujourd’hui
Le Comité Français d’Organisation de FRANCE 98 et la FIFA sont en deuil. Le Président Fernand Sastre est décédé aujourd’hui.
Pendant 10 ans, Fernand Sastre s’est dépensé sans compter pour que la France accueille cette 16ème Coupe du monde de Football. A la tête du Comité de candidature, puis comme Coprésident du Comité Français d’Organisation, Fernand Sastre a imaginé, dessiné et construit ce qui est aujourd’hui France 98. Son rêve est devenu réalité.
Aujourd’hui, le monde du football et FRANCE 98 ont perdu un grand dirigeant et un homme d’une rare qualité humaine.
Fernand SASTRE : le football perd un grand dirigeant
Lorsque le 2 juillet 1992 à Zürich, João HAVELANGE, Président de la FIFA, a officiellement annoncé à la délégation française que la FRANCE avait été choisie par le Comité Exécutif pour organiser la dernière Coupe du monde du siècle, le visage débonnaire de Fernand SASTRE s’est illuminé. Oh! Point de triomphalisme démonstratif chez cet homme à la carrure imposante, non. Une forte, très forte joie intérieure. La plus haute instance du sport mondial numéro un venait de couronner la carrière de l’une des plus grandes personnalités que le football français ait connues.
Cette Coupe du monde FRANCE 98, dernier grand événement sportif du deuxième millénaire, partie sur les meilleures bases, c’est l’œuvre de Fernand SASTRE. Avec le dépôt officiel du dossier de candidature français, Fernand SASTRE se lançait un ultime défi, motivé par le souhait ô combien légitime de voir le pays berceau de la FIFA, inventeur de la Coupe du monde, obtenir cette suprême récompense pour services rendus au football. Le malheur, le destin impitoyable a empêché ce bâtisseur de cathédrales d’assister au lancement de l’ouvrage qu’il avait construit avec un enthousiasme, une énergie, une compétence jamais pris en défaut, malgré les obstacles, les difficultés, l’ampleur de la tâche.
Et ce n’est pas un hasard si pour mener à bien cette noble entreprise, Fernand SASTRE et Michel PLATINI, son alter ego à la tête du Comité Français d’Organisation (CFO), se sont retrouvés côte à côte. Personne n’a oublié l’accolade émue entre ces deux hommes, liés par le même destin, le soir du triomphe des Bleus de FRANCE lors de la finale du Championnat d’Europe des Nations en 1984, dans un Parc des Princes en folie. Président de la Fédération Française de Football (FFF) de 1973 à 1984, Fernand SASTRE pouvait être satisfait : l’organisation de cet EURO 84 fut une réussite totale, la FRANCE s’était déjà dotée de stades de qualité, et la compétition majeure européenne avait connu un énorme succès. En forme d’apothéose, Michel PLATINI, auteur de neuf buts en cinq matches, ouvrait le palmarès encore vierge de l’équipe nationale.
Sous la présidence de Fernand SASTRE, la FRANCE a également participé aux Coupes du monde 1978 en ARGENTINE, et 1982 en ESPAGNE, atteignant les demi-finales, et a obtenu le titre de Championne Olympique en 1984 à Los Angeles. Pour ce pied noir d’origine, qui fit ses premières armes de dirigeant comme président d’un petit club de la banlieue d’Alger, ces onze ans passés à la tête de la FFF ont permis au football français de s’installer comme l’un des meilleurs et des mieux structurés d’Europe. Ecouté, respecté, Fernand SASTRE savait avec clairvoyance et sans aménité fustiger les dérives et les aberrations d’un football professionnel alors bien mal en point, condamnant sans répit l’emprise d’un environnement économique de plus en plus envahissant sur les grandes compétitions internationales, luttant d’arrache pied pour le respect des critères purement sportifs quelles que soient les compétitions.
João HAVELANGE et Fernand SASTRE se sont toujours appréciés et leur amitié remonte à plusieurs années. Le Président de la FIFA, en offrant à la FRANCE cette Coupe du monde 1998, première Coupe du monde à 32 équipes, soixante ans après celle de 1938, venait de donner à son ami Fernand SASTRE une preuve de sa confiance et de son affection. En disparaissant sans avoir pu assister à l’accomplissement de son œuvre, Fernand SASTRE laisse un grand vide. Le monde du football gardera de lui le souvenir d’un grand, d’un très grand dirigeant…