FRANCE 98 – Feuille de présentation du match n°60
Les velléités d’attaques naturelles des Pays-Bas et de l’Argentine, opposés en quarts de finale samedi (16h30 – 14h30 GMT) à Marseille, laissent a priori augurer d’un spectacle passionnant, si la chaleur écrasante, toutefois, ne vient pas freiner les ardeurs des artistes en présence.
Car les deux quarts de finalistes, en dépit d’une culture footballistique très éloignée, partagent le même goût du jeu, de la prise de risque et de l’audace permanente, en décalage avec l’attitude attentiste de certains.
Vingt ans après la finale mémorable de Buenos Aires, remportée 3-1 par les Sud-Américains sur leurs terres, lors du “Mundial-78”, les deux grandes nations de football vont donc à nouveau croiser le fer dans une rencontre où le moindre pronostic s’annonce fort hasardeux. “J’aime cette équipe d’Argentine”, n’a de cesse de répéter Guus Hiddink, le sélectionneur néerlandais. “Elle est à la fois jeune et expérimentée, avec des joueurs évoluant pour la plupart dans de grands clubs européens”.
“Mais nous n’avons pas peur”, ajoute Hiddink, qui s’attend à un match très ouvert où la part belle sera faite à l’attaque. “Les conditions sont réunies pour que la rencontre soit vibrante”, dit-il. “Et il m’étonnerait fort que les deux équipes soient à égalité au bout des 90 minutes”.
La sélection orange, cependant, si elle voue admiration et respect sincères à son adversaire, n’en conserve pas moins une confiance grandissante au gré d’une progression victorieuse que chacun souhaite mener à son terme, c’est à dire à la finale du Stade de France le 12 juillet.
“Nous sommes ravis de jouer ce quart de finale, mais notre ambition ne s’arrête pas là”, affirme Hiddink, qui gère avec beaucoup de savoir-faire un groupe à forte personnalité et à gros potentiel technique.
Rage de vaincre
Mais l’Argentine n’a rien à envier aux Européens. Daniel Passarella, le sélectionneur, capitaine champion du monde en 1978, ne doute lui aussi de rien et insuffle à ses joueurs une rage de vaincre impressionnante. Avec son buteur Gabriel Batistuta, qui fait depuis plusieurs années le bonheur de la Fiorentina (Italie), et l’artiste Ariel Ortega, meneur de jeu du FC Valence (Espagne), la sélection “bleu et blanc” peut elle aussi viser le titre suprême, obtenu en 1978 mais également en 1986 avec le génial Diego Maradona.
Côté néerlandais, l’équipe devrait être identique à celle alignée contre la Yougoslavie (2-1) en huitièmes de finale, avec Phillip Cocu en attaque aux côtés de Dennis Bergkamp, et aux dépens de Patrick Kluivert, écarté de l’équipe-type depuis son exclusion face à la Belgique le 13 juin et sa suspension pour deux matches. L’équipe sud-américaine, quant à elle, pourrait présenter un visage un peu plus prudent avec le retour du joueur de Parme (Italie) Roberto Sensini en charnière centrale aux côtés de Roberto Ayala, ce dont pourrait faire les frais l’attaquant Claudio Lopez, décevant contre l’Angleterre en huitièmes de finale.
Mais quels que soient les joueurs, la philosophie des deux sélections est l’assurance d’un spectacle effréné. Chaud devant…