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Superbes champions olympiques à Atlanta, les “Super Eagles” ont appris l’ambition. Deux ans après sa médaille d’or, le Nigeria est en effet très attendu en France et beaucoup en font un outsider de premier plan, même si le sort l’a placé dans un Groupe D très dense, avec l’Espagne, le Paraguay et la Bulgarie.
Les recruteurs européens ne s’y sont pas trompés et l’élite du plus grand pays d’Afrique, avec ses 100 millions d’habitants, fait désormais les beaux jours des plus grands clubs du monde.
Taribo West monte la garde dans la défense de l’Inter de Milan où Nwanko Kanu a fait un retour inespéré après une opération à coeur ouvert. Sunday Oliseh et Tijani Babangida enchantent les supporteurs de l’Ajax d’Amsterdam.
Celestine Babayaro joue à Chelsea, qui vient de battre en finale de la Coupe des coupes le VfB Stuttgart de… Jonathan Akpoborie. Victor Ikpeba s’est imposé à Monaco. George Finidi et Emmanuel Amunike ont opté pour l’Espagne, le premier à Séville, le second dans le grand FC Barcelone. Bien que jouant dans des championnats moins relevés, en Turquie (au Besiktas Istanbul et à Fenerbahce), et en Suisse (FC Zurich), Daniel Amokachi, Augustine Okocha et Rashidi Yekini (” le buffle de Kaduna “) restent des références.
Sur le papier, cette “légion étrangère” a de quoi impressionner. D’autant que, depuis janvier, elle est placée sous la houlette de Bora Milutinovic. Homme d’expérience, le Serbe dispute son quatrième Mondial de suite en tant qu’entraîneur. Il a conduit le Mexique en quarts de finale en 1986, le Costa-Rica et les Etats-Unis en huitièmes en 1990 et 1994.
“Compétitifs en France”
Les “Super Eagles” seront sans conteste la plus forte équipe que Milutinovic ait dirigée. Son handicap sera de n’avoir rejoint les Nigérians qu’à moins de six mois du Mondial. “Remercié” par le Mexique qu’il venait de qualifier pour la France, il a succédé au Français Philippe Troussier qui avait pourtant fait du Nigeria le premier pays qualifié sur le terrain…Pour le premier match avec son équipe au complet, le Serbe a connu la défaite, contre l’Allemagne, fin avril à Cologne (1-0). Approximatifs en défense, les Nigérians se sont vite désunis et le talent de Kanu et Amokachi n’a pas suffi à ébranler une solide équipe allemande.
Milutinovic est malgré tout resté serein, faisant valoir que ses “étrangers” étaient réunis quasiment pour la première fois depuis un an. “Nous aurons une équipe compétitive en France”, affirmait-il avec force. D’autant qu’une bonne partie des joueurs se connaissent depuis leur victoire au Championnat du monde des moins de 17 ans en 1993 et qu’ils ont vécu ensemble l’aventure olympique d’Atlanta.
Champion d’Afrique 1994, le Nigeria était sorti premier d’un groupe difficile (avec la Bulgarie et l’Argentine) au Mondial quelques mois plus tard, et avait été à deux doigts de faire chuter l’Italie en huitièmes. Une égalisation assassine de Roberto Baggio à la 89e minute avait sauvé la “squadra azzurra”. Battus 2 à 1 après prolongation, les Nigérians quittaient l’épreuve dont leurs rivaux du jour allaient atteindre la finale.
A Bora de veiller à ce que pareille mésaventure ne se reproduise pas…