FRANCE 98 – Résumé de Match n°50
Grâce à son inévitable canonnier Christian Vieri, l’équipe d’Italie a pris la juste mesure (1-0) d’une formation norvégienne trop stéréotypée et prévisible, samedi après-midi au stade Vélodrome de Marseille en huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Lancé par Luigi de Biagio, le plus clairvoyant des milieux italiens, l’attaquant de l’Atletico Madrid a foncé sur trente mètres dans son style caractéristique, résistant à la charge d’Eggen pour battre d’un tir du droit à ras de terre Grodas (18).
Alors que Vieri, désormais meilleur buteur de la compétition avec cinq buts, était encore plusieurs fois sollicité (22e par Di Biagio puis à la 24e sur une combinaison avec Del Piero), les Nordiques ne parvenaient pas à élever le rythme.
L’ordinateur que l’entraîneur Egil Olsen utilise comme une science exacte a démontré ses limites lors des exercices pratiques. Invaincue depuis dix-sept matches, l’équipe du nord a manqué, sous un chaud soleil, de cette fraîcheur qui lui avait permis de surprendre le Brésil (2-1) quatre jours plus tôt, toujours à Marseille.
Fidèle à son habitude et à ses peurs, la Squadra a freiné dès qu’elle a pris l’avantage ne sachant comment agir face au bloc monolithique de l’adversaire. Pourtant, le sélectionneur Cesare Maldini s’est encore déclaré “très content de son équipe”. “Vieri a certes fait un grand match mais les quatorze joueurs sont tous à féliciter”, a-t-il déclaré. Son homologue norvégien a avoué que sa formation “n’avait pas joué de son mieux”. “En seconde période, l’Italie était fatiguée, mais nous n’avons pas su saisir notre chance.”
La déception Del Piero
Si Vieri a donc été à la hauteur de sa réputation, luttant par ailleurs sur tous les ballons et marquant encore un but, “l’artiste” Alessandro Del Piero, remplacé en fin de rencontre par Chiesa, court toujours après sa forme étincellante de l’hiver. Ses tirs centraux dans les bras du gardien norvégien (41 et 46) n’avaient rien de ses magies du championnat. Face à Grodas il a encore trop croisé sa frappe du gauche (66).
Devant la faillite de son présumé meilleur joueur, qui a raté plusieurs fois un deuxième but, les Italiens ont dû souffrir jusqu’au coup de sifflet final. Di Biagio a été le seul à apporter un peu de clarté à un jeu souvent très approximatif et timide.
A défaut d’avoir charmé une enceinte pourtant toute acquise à sa cause, la sélection italienne est la première qualifiée pour les quarts de finale. Cette équipe composée de jeunes et d’anciens, de fragilité et de solidité et parfois allumée par une étincelle de génie, n’a pas utilisé samedi Roberto Baggio. Le sélectionneur l’a probablement réservé pour le prochain tour que l’Italie jouera contre le vainqueur de la rencontre France-Paraguay, qui aura lieu dimanche à Lens.