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Deux sélections, quatre buts : l’attaquant du Real Madrid Fernando Morientes, alias “Monsieur deux buts par match”, se présente comme la valeur montante de l’Espagne, qui met cap jeudi sur la France pour disputer le 13 juin sa première rencontre contre le Nigéria.

Après avoir frappé deux coups lors de son baptême du feu contre la Suède en mars, Morientes, 22 ans, a récidivé contre l’Irlande du Nord, mercredi, lors du dernier galop d’essai des hommes de Javier Clemente avant le Mondial (4-1 pour l’Espagne).

Dans les deux cas, le joueur madrilène a réussi le doublé en une mi-temps et inscrit son premier but à peine entré sur le terrain. En début de seconde mi-temps contre l’Irlande, il a ainsi ajusté avec sang-froid un tir croisé après un grand pont sur le défenseur Morrow à l’entrée de la surface de réparation… Du grand art! A la bourse des jeunes valeurs, Morientes va surpasser, s’il continue à ce rythme, son coéquipier du Real Madrid Raul Gonzalez Blanco, 21 ans, auteur d’une saison très moyenne en raison d’une pubalgie chronique.

Le meilleur buteur du Real Madrid

Pour sa première saison sous les prestigieuses couleurs de l’équipe championne d’Europe, le jeune homme s’est offert le luxe de devenir le meilleur buteur du Real en Championnat (12 réalisations). Sa trajectoire impeccable a relégué le Croate Davor Suker, de huit ans son aîné, sur le banc des remplaçants.

Le Real a fait une excellente affaire en déboursant “seulement” un milliard de pesetas (environ 39,5 MF) pour le faire venir de Saragosse. Par comparaison, l’Atletico Madrid a versé près de 120 millions de francs à la Juventus Turin pour s’offrir Christian Vieri. Pour les experts, Morientes, qui a débuté en D1 à 17 ans et quatre mois comme Raul, est le symbole de la qualité du football “made in Spain”. Avec d’aussi bons joueurs à la maison, pourquoi faire venir tant d’étrangers? se demande-t-on de plus en plus souvent en Espagne.

Deux buts par match, un but toutes les 22,5 minutes en sélection :

Morientes, qui ne rentre jamais dans un vestiaire sans deux images de la Vierge del Pilar, ne tiendra peut-être pas ce rythme en France dans le groupe D, contre le Nigéria, la Bulgarie et le Paraguay. Mais ce jeune homme simple, presque effacé, pourrait bien être l’une des révélations du Mondial après avoir brillé en Liga et en Ligue des champions, si Clemente lui renouvelle sa confiance. Ne serait-ce que le temps d’une mi-temps.